Marcus Bicknell, PDG de CMGI Europe, explique à 01net.économie la stratégie de sa société et ses ambitions sur le Vieux Continent.
CMGI multiplie les participations dans les start-up Internet. Vous définissez-vous comme un simple holding financier? Non, pas vraiment. Même aux Etats-Unis, nous sommes considérés comme un animal hybride. On ne peut pas nous comparer à un capital-risqueur traditionnel. A notre fonds d’investissement, @ventures, s’ajoutent en effet une dizaine de sociétés que nous possédons quasiment à 100%, et dont nous assurons le contrôle opérationnel. Présentes dans l’infrastructure d’Internet, ces dernières ne sont pas très visibles pour le grand public. En fait, nous sommes le géant d’Internet que personne ne connaît!Comment choisissez-vous les sociétés dans lesquelles vous investissez? Pour nos sociétés opérationnelles, nous sélectionnons les entreprises présentes dans l’infrastructure, comme Engage. Notre but est d’être actifs sur toute la chaîne de valeur d’Internet. De l’identification de l’internaute au service client, en passant par l’achat et la livraison. Pour les investissements, nous privilégions les éditeurs de contenu, les sites de communautés, comme Lycos, dont nous détenons 17% du capital, et enfin, les sites de commerce électronique.Comment utilisez-vous les fonds gagnés en Bourse? Après une introduction en Bourse, une partie des actions est vendue directement au bénéfice de la société, afin que cette dernière puisse se développer. C’est sur les actions restant dans nos mains que nous gagnons de l’argent. Ainsi, Engage a été introduite en Bourse pour 750 millions de dollars. 75 millions, soit 10%, ont été affectés directement à la société. Sa valorisation atteint maintenant 3 milliards de dollars.Quelle est votre stratégie en Europe? Même si nous n’avons pas défini de plan d’investissement spécifique à l’Europe, nous sommes déjà bien implantés en Allemagne et en Angleterre. Il est clairement dans nos intentions d’entrer sur la marché français. Nous prospectons, et nous discutons avec des grands fonds d’investissements, pour un joint-venture éventuel. Dans un futur proche, nous allons lancer un fonds avec un grand acteur des médias.Quels problèmes rencontrez-vous en France? En France, les capital-risqueurs sont très agressifs. Ils mettent d’ailleurs trop d’argent dans des opportunités dont le business plan est mal défini. Nous pensons que l’argent mis à la disposition de certaines start-up françaises, et ce, uniquement pour leur développement, est trop important. Qu’est-ce qu’un petit site de commerce électronique fait avec 100 millions de francs?
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.