La gamme MacBook s’était éteinte. Porte-étendard du Mac pour tous, elle avait cédé la place à un duopole : MacBook Air, pour le grand public, et les MacBook Pro, pour les professionnels, avec les modèles 13 pouces en guise de charnières. L’arrivée du nouveau MacBook rebat les cartes, à l’heure où le MacBook Air vieillit, malgré une configuration remise à jour.
Officiellement mis en vente depuis le 10 avril dernier, le MacBook s’est fait désirer. Arrivé ce matin à notre rédaction, nous avons réalisé une première batterie de tests pour pouvoir étayer notre ressenti après une première journée passée à travailler exclusivement avec le nouvel ultraportable d’Apple. Voici notre premier bilan…
Design compact et bel écran Retina
Le MacBook se distingue du MacBook Air par deux aspects. Ses dimensions et son poids, d’une part, et son écran, d’autre part. Avec seulement 907g sur la balance, plus 122g de chargeur et 78g pour le câble USB Type C d’un peu moins de 2 mètres, il redéfinit ce que doit être un ultraportable en 2015. Pour autant, notons que le MacBook n’ouvre pas la voie comme l’avait fait le MacBook Air en son temps, des ultraportables sous Windows sont plus fins ou plus légers. On pense notamment au Lenovo LaVie.
Quoi qu’il en soit, sa finition est excellente. On adhère aussi totalement à la nouvelle couleur gris sidéral, qui change agréablement du gris habituel des Mac et est moins clinquante que la coque dorée. Le design du MacBook, tout en faisant penser à celui du MacBook Air, notamment à cause de la forme de goutte, est toujours aussi plaisant et désormais bien plus compact…
La dalle Retina est précise, rend joliment les couleurs et affiche de beaux noirs, tout en étant lumineuse. Il nous faudra toutefois mesurer contraste et luminosité pour fournir des chiffres précis.
Comme sur tous les Mac Retina, on peut jouer de la résolution pour afficher le texte en gros ou au contraire bénéficier d’un espace de travail plus large – même si Apple ne nous laisse pas approcher les 2304 x 1440 pixels de définition maximale.
Au vu de la diagonale d’écran (12 pouces), on ne peut que recommander d’abandonner la résolution de 1280 x 800 pixels (proche de celle d’un MacBook Air 11 pouces) pour une résolution qui ressemble à celle d’un MacBook Air 13 pouces, soit 1440 x 900 pixels. Les menus et icônes restent très lisibles et il est presque possible de juxtaposer deux fenêtres pour travailler plus confortablement. Le mieux sera tout de même d’opter pour un adaptateur afin de sortir l’affichage sur un second écran.
Clavier de premier ordre
Avant d’aller plus loin, il faut dire que le nouveau clavier est exceptionnel – surtout, si comme nous, vous passez votre journée à taper des textes. Extrêmement agréable, avec ses touches un peu plus larges, on prend vite l’habitude de sa course très courte et plus ferme. Il est d’ailleurs un peu difficile de revenir au clavier des autres Mac après avoir goûté à celui-ci.
De son côté, le nouveau pavé tactile est également une jolie découverte, même si son adoption est moins immédiate. Il faut en effet prendre l’habitude de doser la force avec laquelle on appuie pour déplacer un document et non pas utiliser la fonction Force Touch pour ouvrir une prévisualisation ou zoomer. C’est l’affaire de quelques heures d’utilisation.
Parlons rapidement des enceintes. Coincées, entre le clavier et l’écran, elles fournissent un son correct, bien que manquant un peu de souffle dans les basses. C’est toutefois très suffisant pour écouter de la musique ou une vidéo assis devant sa machine…
Un port dans chaque MacBook
Extérieurement, le MacBook est une réussite. Et à l’usage, on aurait tendance à souscrire sans souci à la course à la compacité et à accepter ses effets collatéraux. Pour autant, il est difficile de ne pas grincer des dents, même si le stockage dans le cloud est un allié précieux, quand on s’aperçoit qu’il est impossible de brancher une clé USB sur l’appareil. Plus exactement ce qui est rageant, c’est qu’Apple ne fournisse pas un adaptateur par défaut, avec la machine.
L’adoption de l’USB Type-C, qui est sans doute le sens de l’histoire, est en soit positif, mais le géant américain aurait pu accompagner ce mouvement plutôt que de laisser aux utilisateurs le soin de s’équiper et donc de débourser encore quelques dizaines d’euros supplémentaires.
Concernant le port USB-C, on émettra un autre regret. Le connecteur MagSafe a plus d’une fois sauvé nos Mac d’une chute certaine. Préparez-vous à voir voler votre MacBook régulièrement.
Une configuration allégée, des performances de 2011
Le modèle que nous avons entre les mains contient un Core M à 1,1 GHz, qui peut monter à 2,4 GHz en cas de besoin. Pour les usages réguliers d’un ultraportable : mail, surf et bureautique, il est indéniable que le processeur tient le choc. On note parfois quelques tout petits ralentissements à l’ouverture d’une nouvelle fenêtre quand un grand nombre d’applications sont ouvertes : navigateurs (avec beaucoup d’onglets), traitement de texte, tableurs, éditeur d’image, lecteur de musique, etc. Rien de vraiment gênant, mais mieux vaut travailler léger.
Il n’y a toutefois rien d’étonnant à ça. Le Core M n’est pas un foudre de guerre. Nos premiers tests positionnent quasi systématiquement le MacBook entre les MacBook Air 11 et 13 pouces sortis… en juillet 2011 ! Et si d’aventure, vous souhaitiez faire tourner Photoshop ou réaliser quelques petits montages vidéo, vous verrez alors bien vite les limites du MacBook. Dans ces cas, une même opération vous prendra environ 30% de temps en plus que si vous l’aviez effectuée sur le moins puissant des MacBook Air 11 pouces sorti cette année.
Le MacBook possède malgré tout un avantage par rapport aux autres ultraportables Apple, il reste silencieux quoi qu’il advienne, puisqu’il n’a pas de ventilateur. Quand on ne le sollicite pas au dessus de ses moyens, le MacBook reste d’ailleurs assez frais. Suffisamment en tout cas, pour qu’on puisse le porter sur ses genoux sans gêne.
Autonomie et premier verdict
En terme d’autonomie, nous n’avons pas pu, en une journée, réaliser nos différents tests. Il est donc trop tôt pour apposer un chiffre précis dans cette case. Néanmoins, nous avons réussi à travailler une bonne partie de la journée sans être branché, seulement sur la batterie. Le MacBook pourrait donc se montrer avantageux dans ce domaine. A confirmer.
Que penser du MacBook après ces premiers tests et cette première journée passée en sa compagnie. Il est indéniablement un ultraportable agréable et confortable à utiliser. Sa dalle Retina lui ajoute un certain attrait. Pour autant, à nos yeux, deux facteurs assombrissent un peu le tableau.
Son manque de puissance est le premier point noir. Le MacBook n’est rien d’autre qu’une machine à écrire du XXIe siècle, comme l’est d’une certaine manière le MacBook Air, avec davantage de limites. Des limites qu’on peut apprendre à dompter mais qui pourraient s’avérer gênantes pour bon nombre d’utilisateurs.
Le deuxième facteur concerne le prix. Aussi beau et séduisant soit-il, difficile de ne pas trouver les tarifs excessifs, surtout quand on laisse errer son regard du côté du monde Windows où des machines comme le Zenbook UX305, d’Asus réalisent un parcours quasi identique pour un prix moitié moins important… Pour tout dire, alignés sur les tarifs des MacBookAir les plus coûteux, on ne se serait peut-être même pas posé de question…
En l’espèce, Apple nous laisse face à des choix de compromis : un MacBook Air solide mais au design et à l’écran vieillissant ou un MacBook au design affûté et à l’écran séduisant mais coûteux et manquant de souffle… Ce MacBook, dont on espérait tomber amoureux inconditionnellement, pourrait bien nous pousser à espérer une chose : un MacBook Air Retina au design et à l’écran remis au goût du jour.
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