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Lucent se divise pour mieux régner

L’équipementier réseaux américain se scinde en deux Ses activités à faible croissance sont écartées pour constituer une nouvelle société

Lucent va se séparer des activités jugées non stratégiques. L’équipementier veut se consacrer aux marchés à très forte croissance : les réseaux optiques, les réseaux sans fil et les services professionnels de transmission de données. Les activités plus traditionnelles de téléphonie seront réunies dans une nouvelle société dont le chiffre d’affaires sera de 8 milliards de dollars (8,2 milliards d’euros) et qui héritera de 34 000 des 116 000 collaborateurs de Lucent. “Avec cette opération, Lucent veut étendre son influence aux domaines à forte croissance des réseaux de données “, a déclaré Richard McGinn, PDG de Lucent. La logique de cette opération est essentiellement financière : les activités réunies dans cette nouvelle société n’ont progressé que de 5 % au cours du dernier exercice fiscal, contre 24 % pour celles restant dans le giron de Lucent. Cela explique les résultats décevants de Lucent en 1999, avec un chiffre d’affaires en progression de 20 %, contre 26 % pour Nortel et 43 % pour Cisco.

Contrer Nortel

Cette réorganisation vise aussi à contrer Nortel. Le canadien a profité des difficultés de livraison de Lucent l’an dernier pour renforcer sa position. Cette situation a exacerbé la guerre technologique que se livrent les deux équipementiers pour répondre à la demande croissante de bande passante des grands opérateurs et fournisseurs d’accès. Libéré de ses activités annexes, Lucent compte sur les Bell Labs (laboratoires de recherche) pour reprendre l’avantage. “Nous sommes en train de tripler la capacité des réseaux optiques et nous la doublerons encore au prochain trimestre “, a prévenu le porte-parole du groupe.En séparant ses activités, Lucent améliore ses comptes et cherche à retrouver un niveau de croissance digne de celui de ses principaux concurrents. Aussi séduisante qu’elle soit pour les actionnaires, cette réorganisation ne préjuge pas de la capacité de l’entreprise à sortir dans les temps les équipements promis.

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LAURENT SOUNACK