L’essor de l’intelligence artificielle inquiète les travailleurs. D’après une étude réalisée par l’institut de sondage Gallup, de plus en plus d’individus redoutent que des chatbots comme ChatGPT, Google Bard ou Claude d’Anthropic ne finissent par les remplacer.
Les chercheurs de Gallup ont donné un nom à cette nouvelle phobie, le FOBO, pour « Fear of being obsolete », soit la peur de devenir obsolète en français. Selon le rapport, 22 % des travailleurs américains craignent que l’intelligence artificielle ne soit bientôt en mesure de les supplanter.
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Une peur qui se propage
La proportion des travailleurs inquiets a fortement augmenté au cours des dernières années, souligne l’étude. Deux ans plus tôt, ils n’étaient encore que 15 % à s’inquiéter de l’émergence de l’IA. Nul doute que la population des modèles de langage, comme GPT d’OpenAI, a contribué à accélérer la tendance.
« L’introduction de ChatGPT l’an dernier semble être le catalyseur évident de la préoccupation des travailleurs face à la menace que représente la technologie pour la sécurité de l’emploi », explique Lydia Saad, directrice de Gallup aux États-Unis, à Axios.
D’après plusieurs études, les craintes des sondés ne sont pas infondées. L’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estime que 27 % des professions seront profondément changées par l’intelligence artificielle. De plus, 10 % des métiers actuels sont tout simplement susceptibles de disparaître. De son côté, la banque Goldman Sachs s’attend à ce que 300 millions d’emplois dans le monde soient remplacés par l’IA dans un avenir proche.
Certains travailleurs sont de plus en plus inquiets
Le FOBO a surtout progressé chez les travailleurs qui ont fait des études supérieures. Entre 2021 et 2023, le taux d’individus inquiets est passé de 8 à 20 %, soit plus du double. Par contre, l’inquiétude perçue par les ouvriers est restée stable (24 %). L’essor des modèles de langage, et de l’IA générative, est plus susceptible de transformer le travail du bureau, comme les emplois administratifs, que le travail physique. Celui-ci sera par contre bousculé par l’automatisation intelligente.
En clair, l’arrivée de ChatGPT et consorts a profondément changé la perception des travailleurs de bureau. Ceux-ci se rendent progressivement compte des possibilités infinies offertes par l’IA… et comprennent qu’une partie de leurs tâches peuvent être réalisées par un chatbot.
« Il ne s’agit plus seulement de robots qui remplacent les humains dans les entrepôts et sur les chaînes de montage, mais de programmes en ligne effectuant un travail sophistiqué basé sur le langage, y compris l’écriture de code informatique », résume Gallup dans la conclusion de l’étude.
Malgré les avancées fulgurantes de l’IA, un seul travailleur sur quatre pense que la menace sur leur emploi est imminente. Pourtant, ChatGPT a déjà abouti au licenciement de certains travailleurs aux États-Unis. Pour l’heure, il s’agit essentiellement de rédacteurs web et de publicitaires.
Les conclusions de l’enquête mettent aussi en lumière le fossé générationnel qui sépare les travailleurs au sujet de l’IA. Les jeunes, âgés entre 18 et 34 ans, s’inquiètent davantage de l’essor de la technologie que leurs aînés.
Face à l’inquiétude qui monte, OpenAI, la start-up derrière ChatGPT, se veut rassurant. D’après Sam Altman, PDG de la société, l’IA va effectivement provoquer la suppression de certains emplois, mais elle va aussi permettre à de « nouvelles catégories » de métiers de voir le jour. Confiant, il assure que personne ne voudra « revenir en arrière ».
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Source : Gallup
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