Madame la COB, je suis bien fâché. Vous venez de refuser l’entrée en Bourse de ma start-up au motif, selon vous, que “le dossier n’est pas assez solide “. Pas assez solide ? Avec deux feuillets, mon business plan est au moins quatre fois plus dense que l’immense majorité de ceux que vous aviez laissé passer fin 1999 ! Le nom de ma société, Toopoortootoo.com, contient plus de ” o ” que n’importe quel site jamais enregistré (j’ai vérifié). Et mon concept de toilettage pour chien on line est tout ce qu’il y a de viable.Alors, Madame la COB, au nom de quoi me refusez-vous ce que vous avez accordé à Multimania ? Que je sache, il y a plus de caniches dans ce pays que de financiers capables d’expliquer comment gagner de l’argent en fournissant un service gratuit !Vous m’écrivez : “Faites-moi la démonstration que votre logiciel est au point”. Désolé : au nom de quoi devrais-je dévoiler mes avantages concurrentiels ? N’y voyez pas offense, mais tout le monde sait bien que la COB est à peine plus étanche que Windows NT. De plus, votre demande risquerait d’alerter mon programmeur, à qui j’ai promis un paiement en stock-options dès que j’aurai fui à Londres pour éviter l’ISF.Madame la COB, je suis désespéré. En prévision de l’introduction de Toopoortootoo.com, j’ai acheté cash la BMW M3. Je vais me retrouver à la rue ! Si vous persistez dans votre obstination bornée, je raconte au Wall Street Journal comment vos pratiques staliniennes empêchent les jeunes créateurs dentreprises français de générer de la croissance en faisant le bonheur des propriétaires de yorkshires.Vous avez gros à perdre. Réfléchissez.Prochaine chronique le samedi 8 juillet 2000.
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