Une écoute distraite du discours du premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, devant l’Electronic Business Group, peut flatter l’oreille du décideur. Le lyrisme mis en oeuvre pour promouvoir les TIC et faire qu’Internet, présenté comme vecteur de relance économique, soit la chose la mieux partagée en France ne peut que séduire. Pour ce faire, le premier ministre entend “sortir des grands plans” et s’en tenir “à des projets plus ciblés”. Concrètement ? On passera sur les mesures reprenant peu ou prou ce qui a précédemment mis en oeuvre (portails administratifs, ordinateurs dans les écoles, incitations fiscales pour l’équipement des PME…). On applaudira la déresponsabilisation pénale des FAI quant au contenu transitant par leurs tuyaux et les sites qu’ils hébergent, ou encore la libération du chiffrement pour améliorer la confiance sur Internet et booster ainsi l’économie. Reste un écueil de taille, repéré par M. Raffarin : le sous-équipement des foyers en ordinateurs et connexions Internet. Suspens. Chacun s’attend là, pris sous le charme de ce volontarisme pragmatique, à LA mesure définitive… Je vous la livre : “Afin de déterminer quels sont les véritables leviers de l’équipement des ménages, je souhaite quune étude approfondie […] soit pilotée par Mme Claudie Haigneré dans les semaines qui viennent.” On sort des ” grands plans “… Allez, soyons fous, nommons une commission qui nommera elle-même une sous-commission qui sera chargée, dans un premier temps, de nommer un rapporteur.
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