Les smartphones pliants ne sont pas sans rappeler les heures de gloire des mobiles à clapet qui pouvaient passer des appels, envoyer des SMS et rentrer facilement dans nos poches, ce qui était déjà pas mal.
Puis sont arrivés les « téléphones intelligents » avec leurs écrans de plus en plus grands et leur galaxie d’applications qui ont révolutionné nos usages. Les réseaux sociaux et la consommation grandissante de contenus multimédias nous ont aussi poussés à apprécier les écrans de plus en plus grands.
Si grand que l’on se retrouve aujourd’hui à utiliser nos smartphones à deux mains ou, pire, à demander à notre auriculaire de soutenir le poids de l’appareil. Une habitude qui a créé le syndrome de la « bosse du smartphone » qui déforme nos petits doigts. Devant cette vision d’horreur, les constructeurs de téléphones portables ont décidé d’agir.
Un vent de fraîcheur dans l’industrie du smartphone
Cela fait quelques années que les smartphones se suivent et se ressemblent. Des parallélépipèdes plus ou moins grands qui font tous à peu près la même chose : prendre des photos, naviguer sur le Web, utiliser les réseaux sociaux et afficher des films et séries en streaming.
Certes, les constructeurs apportent chaque année des améliorations, mais elles sont incrémentales. Un peu plus d’autonomie par-ci, un meilleur capteur photo par là, une recharge plus rapide… Pas de quoi jeter à la poubelle le modèle que vous avez pour le changer par un nouveau qui serait « révolutionnaire ».
C’est un vrai problème pour les marques qui sont toujours dans une logique de croissance infinie, cherchant chaque année à vendre plus de produits que l’année précédente. Ils ont alors eu l’idée géniale de dépenser des sommes astronomiques en recherche et développement afin d’associer la praticité du format pliant d’antan au confort de nos smartphones modernes.
C’est ce que l’on appelle en marketing une « proposition de valeur unique » qui a pour but d’apporter un avantage ou de diminuer une douleur chez le client.
Mais les clients sont-ils au rendez-vous ?
La réponse à cet intertitre est oui si l’on en croit les derniers chiffres du cabinet d’analyse IDC (International Data Corporation). Le premier groupe mondial de conseil et d’études sur le marché des technologies de l’information affine régulièrement ses projections et vient de présenter les dernières en date du 3 octobre 2022.
IDC rappelle qu’en 2021, 8,1 millions de smartphones pliants ont été expédiés, contre 13,5 millions en 2022, soit une augmentation de 66,6 % sur un an. Le cabinet jette également un œil à sa boule de cristal en anticipant une augmentation du nombre d’expéditions dans les années à venir, jusqu’à atteindre 41,6 millions d’unités en 2016. Si IDC voyait juste, cela représenterait un taux de croissance annuel composé de 38,7 % de 2021 à 2026.
Une croissance impressionnante dont profite essentiellement Samsung. Le constructeur coréen a lancé cet été ses Galaxy Z Flip 4 et Galaxy Z Fold 4. Sans révolutionner la formule, les smartphones pliants du constructeur coréen restent leaders incontestés de leur catégorie.
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Une domination qui s’explique par la notoriété de la marque, les campagnes de communication importantes autour de cette catégorie de produits lancée en 2019 par Samsung, mais aussi la réticence de la concurrence à lancer leurs téléphones pliants au niveau mondial.
Les pliants resteront-ils une goutte d’eau dans l’océan des smartphones ?
À cette question, Nabila Popal, directrice de recherche chez IDC, répond également par l’affirmative :
« Avec une croissance de près de 70 % d’une année sur l’autre pour les pliants en 2022, la grande question aujourd’hui est de savoir s’ils deviendront bientôt courants ? Malheureusement, la réponse est non ».
Elle précise que le seul moyen pour les smartphones pliants de devenir grand public et de vendre des smartphones dans des volumes importants « et le volume est dominé par les téléphones moins chers, en dessous des 400 dollars ».
C’est là que le bât blesse, les smartphones pliants sont pour l’instant des produits très haut de gamme. Si les constructeurs veulent gagner la confiance des clients, ils se doivent de proposer la meilleure expérience utilisateur possible. Pour cela, ils ne peuvent pas lésiner sur des technologies qui coûtent encore très cher et qui ne leur permettent pas (encore) de casser les prix.
« Les pliants devraient rester des appareils de niche et haut de gamme. Les fournisseurs devraient se concentrer sur l’amélioration de l’expérience utilisateur et la qualité de fabrication pour accroître la confiance dans cette catégorie de produits et générer une croissance à long terme. Je crois que les pliants sont l’avenir des appareils Android haut de gamme même si, dans l’ensemble, ils ne devraient capter que 3 % du volume mondial d’ici la fin de notre période de prévision (2026). »
Les questions épineuses du prix et des usages
Pouvoir se payer un bijou de technologie, c’est bien. Mais en avoir une vraie utilité, c’est mieux. Se pose alors la question des usages au quotidien.
Sur ce terrain, Samsung tâtonne encore en proposant deux formules. La première est celle du Galaxy Z Fold 4, qui est une petite tablette capable de se plier pour devenir un smartphone (lourd et épais). De son côté, le Z Flip 4 se plie en deux pour prendre deux fois moins de place qu’un smartphone classique et ainsi rentrer facilement dans la poche.
Le Z Fold 4 n’a pas cet avantage, mais profite d’un second écran bien plus confortable et de fonctionnalités logicielles inédites qui en font un véritable outil de productivité. Deux propositions intéressantes, mais qui ne sont pour l’instant accessibles qu’aux technophiles les plus fortunés.
Bien que Samsung ne communique aucun chiffre précis à ce sujet, le Z Flip se vendrait beaucoup mieux que le Z Fold. À 1 109 euros pour le premier et 1 799 euros pour le second, nous avons déjà une première explication à cette répartition.
Samsung compte beaucoup sur ses pliants pour gagner des parts de marché sur le segment des smartphones « premium » que le cabinet de recherche Courterpoint place au-dessus des 400 dollars. Dans cette (très large) catégorie de prix, Apple se taille la part du lion avec 62 % de part de marché au 1er trimestre 2022, contre 16 % pour Samsung et 5 % pour Oppo.
L’avenir nous dira si le format pliant dominera ou non le marché des smartphones dans les années à venir. D’ici là, n’hésitez pas à regarder notre vidéo qui pèse le pour et le contre de cette technologie au travers de deux modèles emblématiques, pour vous aider à faire un choix éclairé.
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Je suis fan de Samsung , j’aimerais avoir des informations davantage. Merci de m’en envoyer par courriel.
Z Flip 4 reçu il y a quelques jours. J’étais un peu dubitatif mais je suis totalement convaincu. Un vrai bon Samsung à l’utilisation (après mes S20, S10, S8 car non je ne change pas à chaque nouveau modèle) et un format super pratique une fois replié.