Lors de son passage à Pékin le 26 mai dernier, la ministre déléguée au Commerce extérieur, Christine Lagarde, a inauguré le lancement du programme ‘ Cap Export Chine ‘, qui entend promouvoir les
exportations des PME françaises vers l’Empire du milieu.Un des volets du projet prévoit d’augmenter la présence des produits français sur le marché du commerce électronique chinois, grâce à un partenariat avec
le portail de commerce électronique chinois Alibaba.com. L’accord est en cours de finalisation et devrait être effectif vers septembre 2006. L’idée est d’y intégrer les fiches de
quelque 1 000 PME, afin de leur ouvrir les portes de ce gigantesque marché.Car si Alibaba.com permet aux entreprises du monde entier de trouver des fournisseurs en Chine, il propose aussi des services de business to business (B2B) intra-Chine auprès de 7 millions
d’utilisateurs.En négociant avec ce grand portail, le gouvernement français cherche donc à placer les PME françaises sur le marché local et pousser ces dernières à ne pas se contenter d’y acheter, mais aussi et surtout d’y vendre.‘ Alibaba est plus connu chez nous par ceux qui veulent se fournir en Chine, mais c’est aussi une énorme plate-forme de B2B à l’intérieur du pays. C’est un marché très dynamique dont les
français sont quasi absents et tout l’enjeu de l’accord est d’épauler les entreprises hexagonales qui voudraient profiter des opportunités ici ‘, explique Jacques Torregrossa, chargé du dossier et
responsable de la mission économique de Shanghai.
La France à la traîne
Avec près de 5 000 entreprises exportant vers la Chine, la France progresse dans le domaine mais reste largement à la traîne par rapport à d’autres pays européens comme l’Allemagne, dont le volume
d’exportation est trois fois supérieur.Le marché du e-commerce chinois représentait plus de 70 milliards d’euros en 2005, selon le cabinet pékinois d’évaluation Analysis International. Ces chiffres ont de quoi aiguiser les appétits. Etre présent et visible
sur le Web chinois peut se montrer fructueux mais les obstacles sont nombreux. La langue est une barrière évidente : les fiches des 1 000 PME prévues par l’accord seront traduites en chinois par la mission économique, qui
effectuera également l’interface linguistique avec les clients chinois potentiels.‘ Il faut rester vigilant et faire attention aux possibilités de fraudes en Chine. Emballées par l’ampleur du marché, nos entreprises se montrent parfois moins prudentes ici qu’elles ne le sont
lorsqu’elles traitent avec des entreprises plus proches, comme les italiennes ou les espagnoles. Avec le flou juridique qui existe en Chine, cela peut mener à de mauvaises surprises ‘, prévient Jacques Torregrossa.A l’inverse, les entreprises chinoises connaissent très peu les PME françaises. Le système de qualification des contacts d’Alibaba.com, qui comprend la solvabilité financière, devrait permettre de faciliter les transactions.
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