Si le dégroupage est prévu pour début 2001, les opérateurs privés pourront l’expérimenter dès le 3 juillet prochain. Certains ont déjà signé une lettre d’intention avec France Télécom pour avoir enfin accès à l’un de ses commutateurs d’abonnés et disposer d’une liaison directe avec leurs clients. Au total, 27 opérateurs sont impliqués dans cette expérience, fruit des travaux menés par l’ART, France Télécom et les opérateurs concurrents. Pour cela, ils disposeront chacun de 60 paires de cuivre par site, et ne devront plus se limiter à la revente de l’offre ADSL de France Télécom. Outre la validation de leurs solutions techniques, ils se frotteront aux problèmes quotidiens du dégroupage : passer commande auprès de France Télécom d’une paire de cuivre, s’accorder sur les modalités d’accès aux salles de colocation, gérer la relation avec le client, etc.
Des choix techniques alternatifs
“Il s’agit pour nous de roder la collaboration avec France Télécom et nos futurs services xDSL. Nous nous adresserons en priorité aux entreprises “, explique Guy Link, directeur marketing de KPNQwest France. L’opérateur se démarque en installant des équipements xDSL de Nokia, alors que France Télécom a choisi Alcatel. KPNQwest envisage de tester l’ADSL avec des débits de 2 Mbit/s et 512 kbit/s. EasyNet France aura également accès à l’un des commutateurs parisiens. “Nous allons tester des services SDSL, qui autorisent des débits symétriques avec des débits garantis “, indique Hervé Leroy, chef de projet ADSL. France Télécom continue à faire de la résistance en limitant les débits du SDSL à 1 Mbit/s pour éviter la perturbation des lignes téléphoniques.
Le bilan de cette première phase se fera en septembre. Pour participer à l’expérimentation, les opérateurs ont dû verser 300 000 F (45 000 ?) à France Télécom pour ses travaux d’aménagement au niveau de ses installations.Saluons l’initiative de l’ART qui va permettre une mise en place expérimentale du dégroupage, évitant probablement aux utilisateurs de désagréables surprises en janvier prochain. Il revient désormais aux opérateurs alternatifs d’apporter la preuve de leur savoir-faire et de mettre en évidence, avec France Télécom, les principaux écueils à éviter.
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