C’était le drame vendredi 14 novembre aux Etats-Unis : on a vu Sergey Brin, le cofondateur de Google – qui ne quitte jamais ses Google Glass, dit-on-, sortir en public sans ses lunettes connectées ! Horreur. Pas plus rassurant : des « exploreurs » ont récemment jeter l’éponge décidant d’arrêter de développer pour les lunettes de Google. Le lancement commercial, lui, se fait toujours attendre.
Des mauvais signes tout ça, c’est vrai. Mais pas de quoi enterrer un projet de wearable computing. N’oublions que les objets connectés sont en pleine explosion. Que Google est parti devant. Et qu’il serait très étonnant qu’il renonce aujourd’hui à ce projet.
Toutefois, ces Google Glass resteront-elles en l’état ? C’est loin d’être sûr. Pour l’instant, il s’agit encore d’un prototype et toutes les évolutions sont possibles… voire souhaitables. En effet, pour l’instant elles sont bien trop chères, la batterie est insuffisante, le pilotage limité… Que le produit final ne soit pas celui que l’on connaît aujourd’hui, c’est donc fort probable. Mais que Google lâche le marché des wearables, et de la réalité augmentée, j’ai du mal à y croire.
Les Google Glass au musée
Je crois d’autant plus à l’avenir de la réalité augmentée, que j’ai pu récemment en tester l’intérêt. C’était dans un cadre très particulier – et exceptionnel : au musée, pour l’exposition Niki de Saint Phalle. Ce n’était pas une première mondiale, comme cela a été dit parfois, mais quand-même une première en Europe et en France. Pour moi, en tous cas, tout était nouveau : chausser des Google Glass au Grand Palais, l’artiste Niki de Saint Phalle et l’application Guidigo.
Ce jour-là, je suis donc allée de surprise en surprise. Premièrement, Niki de Saint de Phalle, c’est plutôt trash en fait, et même assez noir. Si, si, je vous conseille ! Deuxièmement, j’ai découvert Guidigo : c’est le nom d’une petite boîte française spécialisée dans les applis de visites culturelles, sportives et ludiques. Elle est déjà célèbre aux US puisqu’elle fait partie des 10 sociétés sélectionnées dans le monde par Google pour le programme « Glass at work », qui a pour vocation de développer des applications dans différents secteurs et de les installer dans son Glass Store.
Enfin, j’ai pu me faire une opinon sur les Google Glass…
Un bon outil, mais rien de révolutionnaire
J’ai adoré surfer dans l’expo avec mes Google Glass. Au départ, je redoutais la lourdeur de l’outil, le mauvais plan numérique qui plombe une visite par sa complexité… parce qu’on passe son temps à chercher le menu ou la bonne manip pour revenir en arrière et viser la bonne œuvre… Pas du tout ! Très vite, en 5 minutes, c’était comme si j’avais toujours fait ça. Hop, je scannais une oeuvre. Je zoomais. Je zappais. J’y revenais. J’étais devenue la reine des Glass. Une pro. Super fière. Même si j’ai rapidement compris que cela n’avait rien d’exceptionnel : mes voisins étaient tout aussi doués que moi.
Premier bon point donc : l’utilisation est vraiment simple. Les lunettes se font oublier sur le nez. Et c’est même très sympa à utiliser.
Moins bien : l’affichage. Franchement, l’écran est tout petit et la qualité des images… est… moyenne.
J’attendais une expérience inoubliable, j’ai découvert au final un support bien conçu pour la visite, mais rien de délirant, encore moins de révolutionnaire.
Si discrètes, qu’on s’en passerait
Pour ceux qui ont déjà utilisé un audio-guide, sachez que c’est le même genre d’expérience. On a une voix qui nous raconte des histoires dans l’oreille (via une petite oreillette) à chaque fois qu’on le demande, et qu’un commentaire est disponible sur une oeuvre. La différence avec les Google Glass, c’est qu’au son s’ajoute quelques images. Parfois utiles, parfois non. Disons que c’est un plus, mais pas indispensable.
Cela dit, c’est aussi un atout : les lunettes connectées ne perturbent pas du tout la visite. Les images s’effacent rapidement, on peut donc profiter des œuvres avec nos vrais yeux, sans être gênés par des surcouches d’informations visuelles.
C’est ce qui rend l’expérience si étonnante : les Glass sont à ce point discrètes, qu’à la fin on se demande si on n’aurait pas pu sans passer !
(ci-dessous, retrouvez cette chronique en vidéo !)
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