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Les Français auront accès au numérique terrestre

Quoi qu’il arrive, la TNT devrait émerger fin 2004. En prévision, le gouvernement repense l’offre numérique, entre autres celles de France Télévisions.

Le gouvernement a décidé in fine de “donner sa chance” à la télévision numérique terrestre (TNT), suivant à la lettre les recommandations du rapport Boyon remis au Premier ministre le 19 octobre. D’ailleurs pourquoi s’en priverait-il ?

Un processus réétudié

Les propositions atteignent tous les objectifs que Matignon s’était fixés : dans le meilleur des cas, la TNT ne verra pas le jour avant fin 2004, donnant ainsi raison aux plus réfractaires ?” TF1, M6 en tête ?” qui dénonçaient la précipitation du précédent gouvernement. Un lieu de concertation est créé pour prendre en compte tous les intérêts, ce qui revient à jeter une pierre dans le jardin du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). En outre, la promesse du candidat Chirac de ne pas abandonner le projet est d’autant plus tenue que l’État mettra la main au porte-monnaie en contribuant à hauteur de 15 millions d’euros au dispositif de réaménagement du plan de fréquence jusqu’en 2005.Enfin, petite cerise sur le gâteau, le gouvernement profite de ce dossier pour remettre à plat la stratégie de l’audiovisuel public, et celle du PDG de France Télévisions, Marc TessierPour autant, le lancement de la TNT fin 2004 n’est pas totalement acquis. Pour se concrétiser, six conditions devront être réunies. Et les deux années à venir seront amplement nécessaires pour les remplir. Selon le rapport Boyon, il faut en effet assurer l’attrait de l’offre de programmes, résoudre les problèmes techniques, garantir la disponibilité des équipements techniques, vérifier la mise en place d’un réseau de distribution, favoriser le développement de production française d’images et en fin, créer un lieu de concertation et de coordination entre les partenaires du projet, ce point étant d’ores et déjà acquis. Clé de voûte du dispositif, “la mobilisation des initiatives privées”.En d’autres termes, le groupe public ne sera pas le moteur de la TNT, “son lancement [ne pouvant être] le prétexte au lancement de nouvelles chaînes thématiques”, souligne Michel Boyon dans son rapport. Au-delà des voies à suivre pour faire émerger la TNT, le gouvernement reprend à son compte le mouvement inéluctable de la numérisation des ondes hertziennes, aux côtés du câble et du satellite qui utilisent déjà cette technologie.Aujourd’hui, entre 20 % et 30 % des Français ne sont pas abonnés à l’un ou l’autre de ces modes de diffusion. Demain, d’autres canaux de distribution de programmes audiovisuels apparaîtront, en premier lieu l’internet à très haut débit. Dici là, si le processus atteint son terme, 40 % du territoire sera couvert par la TNT fin 2004, avec une offre de 33 programmes et 80 % en 2008.

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Thierry Del Jésus