Semi-victoire pour le monde du streaming, la chronologie des médias s’apprête enfin à évoluer après des années de débats. Selon les informations du journal Les Echos, la France serait sur le point de diminuer la fenêtre réservée aux plates-formes de SVoD de 36 à 15 mois, ce qui signifierait qu’un film sorti au cinema pourrait se rendre disponible sur Netflix ou un de ses concurrents un an et trois mois après sa première diffusion seulement.
Une bonne nouvelle pour les spectateurs… toutefois en-dessous des attentes des plates-formes. Appelées à financer le cinéma français, elles espéraient un meilleur traitement, et plus d’exceptions. Autrement dit, et par exemple, pourquoi un film Disney devrait attendre 15 mois pour débarquer sur Disney+ alors qu’à l’étranger, une sortie cinéma/streaming en simultanée est autorisée ?
La nouvelle chronologie des médias entrerait en vigueur l’année prochaine et serait valable trois ans.
Canal+ voit sa fenêtre diminuée à six mois
Principal contributeur du cinéma en France, Canal+ fait régner la pluie et le beau temps sur l’industrie. Grâce à un nouvel accord portant son financement à 190 millions d’euros par an, le groupe Canal+ obtient en échange quelques exclusivités sur la concurrence.
Fermement opposé à ce que la fenêtre des plates-formes de SVoD soit trop courte, Canal+ a longtemps milité contre le délai d’un an souhaité par certains.
L’article des Echos nous apprend ainsi que Canal+ a réussi à empêcher les chaînes gratuites de proposer plus de 10 films dans leur catalogue replay.
Enfin, Canal+ pourra diffuser des films sortis au cinéma 6 mois après leur diffusion en salle, contre 8 aujourd’hui.
Le plus favorisé des diffuseurs améliore encore sa situation et reste la plate-forme d’excellence en France pour les amoureux du cinéma. Canal+ aurait expliqué qu’en-dessous de 15 mois, les plates-formes de streaming auraient fait trop d’ombre au cinéma.
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Pour boucler le sort de la chronologie des médias 2022, il reste maintenant à négocier le cas des chaînes gratuites. Le nouveau délai de 15 mois des plates-formes de streaming risque de leur faire perdre l’avance qu’elles avaient sur Netflix, Disney+ et consorts, ce qui en ferait les grands perdants de cette renégociation.
Cette nouvelle réforme sera forcément une bonne nouvelle pour les utilisateurs, même si l’on peut se demander si cette exception française ne reste pas trop contraignante.
Aux États-Unis, les plates-formes de streaming tentent désormais de diffuser des films trois mois après leur sortie au cinéma (ce qui entraîne au passage l’explosion du piratage en France).
Avec ce délai de 15 mois toujours plus haut que dans les autres pays, la France préserve son système de financement, mais ne résout pas certains problèmes.
Tout ceci semble d’autant plus cruel que des groupes comme Netflix, Disney et Amazon financent le cinéma français et n’ont pourtant pas le droit aux mêmes traitement de faveurs que Canal+, à la frontière entre une chaîne de télé et une plate-forme de SVoD.
Source : Les Echos
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