Les éditeurs disposent leurs pions sur l’échiquier
Ralliés autour de XML, les éditeurs ne s’en disputent pas moins les normes et protocoles indispensables à sa mise en ?”uvre. IBM, Microsoft et Sun cherchent à imposer leurs solutions.
Véritable raz de marée, le standard XML a réussi à rallier l’ensemble de l’industrie informatique. À tel point qu’il est aujourd’hui difficile de trouver un logiciel qui ne se dise pas compatible avec ce langage. Dans ce cadre, on distingue trois grandes familles : les serveurs de contenus qui manipulent et gèrent l’affichage de documents au format XML ; les solutions destinées aux échanges des places de marché virtuelles, qui intègrent les bases de données, les PGI et la chaîne logistique, et, enfin, les outils purement techniques d’intégration d’applications ou EAI (Enterprise Application Integration).
Beaucoup d’acteurs pour trois grandes familles de produits
Dans la catégorie des serveurs de contenus, on retrouve les éditeurs traditionnels de la GED, tels que Documentum, Interleaf et Adobe, mais également de nouveaux entrants, comme WebMethods, StellarX et Excellon (ex-Object Design) qui, lui, fait reposer son serveur de contenus XML sur sa base de données objet. En ce qui concerne les PGI, PeopleSoft et SAP ont intégré une API XML pour favoriser les échanges avec les bases de données. SAP se prépare même à une refonte complète de son progiciel autour de XML afin d’accentuer son ouverture sur les environnements existant en entreprise. Les éditeurs de bases de données relationnelles, pour leur part, ont tous intégré une extension afin de convertir les données à la volée en XML. Software AG va même plus loin, avec Tamino, qui repose sur une base qui n’est ni objet ni relationnelle, mais spécialement conçue pour gérer l’arborescence des objets XML. Même constatation dans le secteur de la chaîne logistique et dans l’EAI, le XML étant ici considéré comme le format d’échange entre applications. Enfin, à la catégorie des places de marché virtuelles, il faut ajouter celle des plates-formes complètes des nouveaux entrants, comme CommerceOne, Vignette et BroadVision. Ce dernier, en rachetant Interleaf, rattrape son retard sur Vignette, grand spécialiste de la gestion de contenus XML. On peut citer également la plate-forme e-groupware de BEA, celle de Microsoft (BizTalk) ou d’IBM (lire encadré), qui vient d’annoncer la sortie prochaine d’une solution complète pour faciliter la gestion des échanges entre professionnels.
Microsoft et Sun reviennent sur le devant de la scène
Bizarrement, ce sont deux grands absents des premières heures de gloire du XML qui se disputent aujourd’hui la standardisation des plates-formes reposant sur ce métalangage. Microsoft cherche à faire oublier qu’il a longtemps hésité et Sun, qui a pris son temps, décide que XML est complémentaire et non concurrent de sa propre plate-forme Java. À l’origine de la plupart des propositions de création de normes et de protocoles d’échanges, ces éditeurs sont également les instigateurs, parfois alliés, souvent concurrents, de groupes de travail pour définir les schémas qui normaliseront le formatage des données par secteur d’activité.