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Les couacs de la TNT

En queue de peloton européen, la France vient d’entamer sa conversion à la télévision numérique terrestre. Deux points noirs : les problèmes de réception et les adaptateurs vendus au prix fort.

Depuis le 31 mars, la télévision numérique terrestre (TNT) est accessible pour près de 22 millions de personnes. Un événement dans le paysage audiovisuel français, figé depuis une vingtaine d’années. Mais l’enthousiasme
du lancement ne doit pas masquer les faiblesses actuelles de la TNT : des problèmes de réception trop nombreux et des adaptateurs vendus au prix fort.Officiellement, 35 % des Français sont en mesure de bénéficier de la TNT. Un chiffre théorique qui ne tient pas compte des réalités du terrain et des zones mal couvertes par les émetteurs, notamment en raison des accidents de
relief. Il suffit de consulter les cartes régionales de TdF, principal diffuseur aux côtés d’Antalis et de TowerCast (groupe NRJ), pour s’en convaincre. Les zones théoriquement couvertes sont parsemées de points noirs où la réception
de la TNT est impossible.

Le maillon faible : l’antenne

Ceux qui habitent dans une zone de réception du signal ne sont pas non plus au bout de leurs peines. De l’aveu même du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA), une antenne sur deux nécessite une intervention. Seuls les
modèles en bon état, à large bande et sans filtre, captent le signal. Coût de l’opération pour se mettre à niveau : 150 à 250 euros. Un prix qui peut cependant chuter à 25 euros pour un appartement desservi par une antenne
collective. Celle-ci est très souvent équipée de filtres qui bloquent la réception de la TNT.Enfin, encore faut-il que l’orientation soit bonne. Ainsi, à Lille, la TNT est diffusée par le site de Lambersart. Le hic, c’est que la majorité des antennes pointent vers l’émetteur de Bouvigny, là d’où provient la
version analogique de TF1 ?” la plus regardée des chaînes hertziennes.Au coût d’adaptation de l’antenne s’ajoute le prix d’achat du décodeur. Nouveauté oblige, le choix est encore limité et les tarifs élevés. Ils sont ainsi beaucoup plus chers que chez nos voisins, britanniques
par exemple. Les premiers prix s’établissent à 50 euros en Grande-Bretagne, il faut plutôt compter 80 euros dans lHexagone. Encore plus édifiant, cet écart de 30 euros se constate sur des modèles identiques. Ainsi, dans la
gamme Sagem, l’ITD62 à 70 euros d’un côté de la Manche (et 80 euros outre-Rhin) est commercialisé par les grands distributeurs à 100 euros en France. Même écart pour l’ITD66 (130 contre 150 euros).Plutôt lents à adopter les nouvelles technologies, les Français ont donc de bonnes raisons de se montrer réticents à l’égard de la TNT. Au moins jusqu’au mois de septembre prochain, lorsque de nouveaux émetteurs seront mis
en service et que les premières chaînes payantes feront leur apparition.

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François Lambel