Depuis six mois, le Progress User Group fait figure d’exception dans le paysage des clubs d’utilisateurs français. Particularité : il a été constitué à l’initiative du directeur informatique de Lapeyre et d’une dizaine de grands comptes, qui jugeaient le Club des utilisateurs Progress trop inféodé à l’éditeur. Cette dissidence pose toute la question de l’indépendance des clubs focalisés sur un produit ou sur un fournisseur. Principales causes de schisme : un club trop axé sur les évolutions du produit, pas assez ouvert sur les solutions connexes, et peu efficace sur le terrain crucial de l’échange d’expérience.Sans en arriver là, la plupart des clubs affichent généralement deux missions : échanges et force de pression afin que le fournisseur fasse évoluer son offre en réponse aux besoins des utilisateurs. Et ils arborent fièrement l’estampillage ” association loi de 1901 “, qui signifie aussi ” sans but lucratif “, ou, plus précisément, ” ne gagne pas d’argent directement “.Difficile à croire, dès lors, que la plupart des clubs produits sont créés par les fournisseurs eux-mêmes. C’est le cas, par exemple, du club Sylob, qui rassemble des clients du progiciel Précix (gestion de production). Lassé de recevoir des demandes d’évolution en ordre dispersé de la part de ses clients, le fournisseur a décidé de créer une sorte de hotline ” clubisée “. Inaugurée le 12 mai dernier, son premier chantier sera d’ailleurs la “remise à plat des principaux problèmes posés par l’outil”.Mais le sceau ” association loi de 1901 ” ne suffit pas à lui seul. La présence de représentants du fournisseur à des postes clés du club doit éveiller l’attention. Ainsi, et malgré son statut d’association loi de 1901, le Guide Share France des utilisateurs IBM fait coexister dans son bureau utilisateurs et représentants du constructeur.
Une garantie : le coût élevé de la cotisation
En tout état de cause, le souci d’indépendance reste plus affirmé chez les grands clubs. L’association des utilisateurs français d’Oracle (Aufo) ou le Club des utilisateurs Bull européen (Cube) s’y attachent farouchement. Depuis son arrivée, il y a trois ans, à la tête de l’Aufo, Didier Lambert, directeur des systèmes d’information du groupe Essilor, veille à ce que ce club ne soit “pas une caisse de résonance de la communication de l’éditeur”. Pour lui, le meilleur indicateur de l’indépendance sera le coût élevé de la cotisation. Il considère aussi qu’un bon club repose sur la disponibilité de ses membres. Cela signifie qu’il devra assumer lui-même la logistique et, surtout, que les utilisateurs devront s’investir dans les groupes de travail.Le Cube estime aller encore plus loin. Hugues Margueritte, directeur informatique de Groupama Picardie/Ile-de-France et animateur du groupe GCOS 8 du Cube, précise : “Nous avons des échanges assez vifs, et Bull ne nous considère pas d’un très bon ?”il. Nous avons un rôle de conseil, mais ce rôle pourrait être encore plus fort. Nous pourrions être un vrai contre-pouvoir.” Autrement dit, être un vrai club
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