La Coupe du monde fait polémique au Brésil où de nombreux citoyens critiquent les dépenses engagées pour cet événement, jugées indécentes, dans un pays où plus de 15% de la population vit sous le seuil de pauvreté. En signe de solidarité avec ces manifestants, les Anonymous Brasil ont attaqué de nombreux sites Web dès le 11 juin 2014.
Dans une opération qui porte le nom de #OpHackingCup, le groupe d’hacktivistes s’en est pris à des sites gouvernementaux ainsi qu’à ceux de sponsors de la Coupe du monde, comme ceux du ministère des Sports brésilien, de Hyundai (qui a nié avoir été attaqué) ainsi que celui du groupe Emirates. Une liste des 67 sites attaqués a été publiée sur le site des Anonymous Brasil et sur Twitter.
Certains ont été purement et simplement hackés, par le biais d’attaque par déni de service, d’autres ont été « défigurés », leur page d’accueil étant remplacée par un message des Anonymous, comme celui du député brésilien Alvaro Gomes qui a un temps affiché une vidéo des hacktivistes expliquant leurs objectifs en portugais [version en anglais ci-dessous, NDLR]. Parmi ces sites, certains comme celui de la préfecture de Santarem Novo, une région du nord du Brésil, était toujours inaccessible ce jeudi.
Ces attaques ne sont pas une surprise. « Nous avons déjà réalisés des tests pour voir quels sites sont les plus vulnérables, avait indiqué Che Commodore, leader des Anonymous Brasil dans une interview à l’agence Reuters en mai dernier. Nous avons un plan d’attaque. »
Durant ce même mois, plus de 300 documents confidentiels avaient été extraits par des pirates du réseau informatique des Affaires étrangères du Brésil. Ils avaient été récupérés grâce à des mots de passe volés lors d’une opération de phishing. Pas de doute : les Anonymous sont organisés.
Les retransmissions de matchs en danger ?
Parallèlement, le groupe a menacé la retransmission des matchs qui seront diffusés par la chaîne qatarie BeIn Sports dans une vidéo : « Nous dénonçons le monopole qu’exerce beIN Sports concernant le sport de manière générale et le football en particulier. A travers les offres qu’elle propose, la chaîne qatarie a enlevé le droit aux pauvres de suivre la Coupe du monde. C’est pour cela que nous avons décidé de brouiller les retransmissions du Mondial 2014 et de détruire le site de BeIN Sports », annonce le personnage masqué.
Une menace prise au sérieux par les spécialistes de la sécurité informatique puisqu’un précédent a déjà eu lieu. En 2010 déjà, BeIn Sport été piratée pendant la Coupe du monde, obligeant les chaînes relayant les matchs à changer régulièrement de fréquences pour poursuivre la retransmission.
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