Imaginez que la diffusion en direct du match de finale soit coupée par des messages n’ayant rien à voir avec le football. C’est l’une des menaces qui, selon SafeNet, guette le Mondial 2014. Et ce n’est pas la seule. Le spécialiste de la sécurité informatique en prévoit cinq autres qui pourraient pénaliser les spectateurs, qu’ils soient dans le stade ou devant un écran, mais aussi les organisateurs, les sponsors ou les médias.
« Cette Coupe du Monde sera en effet la plus technologique et la plus connectée jamais organisée […]. Les menaces de sécurité et les pertes ou vols potentiels de données risquent aussi de se multiplier encore plus que lors des précédents évènements sportifs mondiaux que ce soit dans les gradins où devant les postes de télévision. », alerte Jason Hart, vice-président des solutions Cloud de SafeNet.
Pour cet expert, six risquent majeurs pèsent sur cet événement planétaire. Pour SafeNet, des rumeurs circulent déjà des sites de hacking sur la préparation d’attaques d’envergure. « Le groupe « Hacktiviste » Anonymous prévoit une cyberattaque sur les sponsors de la Coupe du Monde ». La prudence est donc de mise… Souhaitons que la FIFA ait pensé à protéger ses infratructures à la hauteur des risques et de leurs conséquences.
Risque n° 1 – Infrastructure et réseau
Les éléments techniques de télécommunication et de transmission seront mis à rude épreuve. Ils seront certainement poussés à leur « point de rupture ». Pour Jason Hart, « la question est plus de savoir « quand » ces brèches de sécurité se produiront que de s’interroger sur les probabilités du phénomène ». Il espère que les responsables de sécurité informatique anticipent les failles éventuelles. « Les organisations ont besoin de «protéger la brèche» : chiffrer les données utilisateurs est essentiel pour que si l’information est compromise, elle n’ait pas de valeur pour les cybercriminels ».
SafeNet propose la mise en place d’une stratégie pour réagir rapidement en cas de violation de données. « Tous les utilisateurs du réseau [agences médias et de sociétés étrangères, NDLR] pourraient être mis en danger par une perte de données d’un organisme tiers ».
Risque n°2 – Les réseaux ouverts au public
Les professionnels ne sont pas les seuls à devoir faire preuve de prudence. Le public venu festoyer doit aussi être sur ses gardes lorsqu’ils connecteront leurs appareils (PC, smartphones, tablettes…), surtout s’ils servent aussi pour des raisons professionnelles.
Le danger n’est pas seulement pour leurs données personnelles, mais aussi pour les données confidentielles d’entreprise. « Les gens utilisent en effet de plus en plus fréquemment un seul appareil pour le travail et leur utilisation personnelle, le volume de données menacées augmente donc. » D’autant qu’ils risquent de ne pas s’en rendre compte immédiatement. « Les fans des bleus qui assisteront aux matchs iront à leur retour se connecter au réseau de leur entreprise et potentiellement propager des virus sur le réseau à d’autres employés. »
SafeNet conseille d’utiliser des outils d’authentification à double facteur. « Ainsi, le mot de passe ne suffira pas aux pirates s’ils ne disposent pas aussi de votre téléphone pour entrer le code de validation envoyé à chaque connexion ».
Risque n°3 – L’intégrité de l’information
« Les organisations qui fournissent des informations officielles sur les matchs à des organismes extérieurs tels que les sites de médias, les agences de presse, les gestionnaires de paris sportifs, etc. seront une cible constante des cybercriminels. » Les technologies d’arbitrage sur la ligne de but, une première pour la FIFA, sont particulièrement menacées. « Imaginez que les données soient faussées… »
Risque n°4 – Les médias, cible privilégiée des hackers
Pour SafeNet, les pirates se sont donnés pour mission de perturber la diffusion en direct des matchs. Pour éviter ce risque, les réseaux utilisés pour les directs devront être chiffrés. Mais pas n’importe comment. Pour SafeNet, il s’agit d’utiliser un « un algorithme de chiffrement pour empêcher l’interception des données, tout en assurant en même temps une transmission de qualité et sans interruption. » Un véritable défi technologique.
Risque n°5 – De lourdes répercussions pour le Brésil
En cas de problème, le Brésil sera pointé du doigt pour ne pas avoir réussi à l’éviter. Si le coût immédiat peut être gigantesque, les conséquences à moyen et long terme ne seront pas moins importantes pour la réputation des marques « Rio » et « Brésil ».
« Au cours de ces deux prochaines années, le Brésil a l’opportunité de poser les fondations d’un commerce et d’un tourisme florissants. Mais des menaces de sécurité de grande envergure pourraient éroder la réputation du pays et la confiance des ou des entreprises qui cherchent à investir ou faire des affaires dans la région à l’avenir. »
Risque n°6 – Même hors du Brésil, les internautes sont visés
Pour ne rien risquer faut-il rester à la maison devant son écran ? Pas vraiment, selon SafeNet rappelle que les attaques sur le Web sont un des principaux vecteurs de la cybercriminalité. « Des risques existent pour ceux qui accèdent aux informations des matchs ou qui regardent des émissions en direct via leurs ordinateurs portables et les appareils mobiles ». D’ailleurs, les hackers ont déjà mis en place des stratégies pour attaquer ou escroquer ce public.
Des kits d’attaques sophistiqués ont déjà été déployés pour piéger les internautes qui se connectent aux sites affiliés à la Coupe du Monde, aux boutiques e-commerce, ou les plateformes de billetterie. Le public doit « assurer de leur authenticité et du caractère officiel de leur affiliation à la Coupe du Monde de la FIFA. Soyez attentifs aux anomalies ou à des indices qui indiqueraient qu’ils sont frauduleux. » Et, en cas de doute, SafeNet propose de consulter le site officiel de la Coupe du Monde de la FIFA.
Lire notre dossier spécial Coupe du Monde 2014.
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