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Le web est devenu indispensable à l’intelligence économique

Trouver, cibler et qualifier l’information sur Internet devient un enjeu pour les entreprises Des sites dédiés à l’intelligence économique fleurissent et apportent leur expérience de la recherche d’informations

Internet regorge d’informations utiles aux entreprises : suivre un marché, surveiller l’actualité des concurrents, savoir quels produits ils lancent, les alliances qu’ils contractent ou les problèmes qu’ils rencontrent. Pour y parvenir, le web offre des sites d’entreprises concurrentes, des informations financières, des actualités en ligne ou encore des pages personnelles très variées. Mais si le web est un immense gisement d’informations, extraire le signal pertinent du bruit est une tâche ardue. C’est là qu’interviennent les sites d’intelligence économique. Réalisée par des amateurs passionnés ou créée par des professionnels, l’offre est foisonnante et consiste en conseils, outils, méthodes et liens. “Le web est énorme ; il a été estimé à un milliard de pages en janvier 2000”, précise François Libmann, président de SCIP France*, l’association qui fédère la majorité des professionnels de l’intelligence économique. “Des milliers de pages peuvent être affichées sur une simple requête par mot-clé, mais il faut de nombreuses heures pour y dénicher l’information vraiment pertinente. Le temps passé et le coût de connexion sont souvent disproportionnés par rapport au résultat. Autant de charges que ne peuvent se permettre les entreprises “.

Un entra”nement aux recherches complexes

Pour remédier à cette situation, les chargés de veille en entreprise ont recours à des sites spécialisés, amateurs ou professionnels, mis à disposition par des organismes publics : bulletins d’informations réguliers fournis par les postes d’expansion économique des ambassades, textes et études publiés par la plupart des chambres de commerce et d’industrie et ressources proposées par de nombreuses universités.
L’offre de sites web consacrés à l’intelligence économique est donc multiforme, mais elle ne semble pas grignoter les parts de marché des sociétés spécialisées qui vivent du courtage d’informations. Elles savent doser, sur leurs sites, la part d’informations gratuites et les services payants. Enfin, et surtout, elles possèdent de l’expérience, une connaissance et un entra”nement précieux pour les recherches complexes exigeant d’accéder à des ressources bien plus importantes. “Nous ne nous arrêtons pas au web visible, qui n’est que la partie émergée de l’iceberg”explique François Libmann, qui est également directeur de FLA Consultants, société de courtage d’informations, forte de 23 ans d’expérience. “Il y a un an, le robot le plus important (Northen Light) indexait seulement 16 millions de pages. Entre-temps, un autre robot est né, Fast (alltheweb) qui en indexe 300 millions. Ce qui n’est pas encore le tiers du milliard de pages que compte le seul web visible”.
Pour certaines questions, on peut trouver des ressources satisfaisantes sur Internet. Mais penser que tout est sur le web est faux. “Nous recourons aussi au web invisible, les sites non indexés par les robots classiques, qui sont des sources d’informations extrêmement riches. Elles sont généralement contenues dans les bases de données hébergées sur des serveurs comme Dialog, Questel, Datastar, STN, Lexis-Nexis…, qui représentent plus de dix fois le volume du web “, poursuit-il. En effet, le serveur Dialog affirme proposer, à lui seul, plus de six milliards de pages. Pour une PME, l’accès à ces serveurs, dont l’abonnement est prohibitif, se fait à travers des courtiers d’informations, tels que FLA ou Inforama (ex SVP1111).

“La rentabilité pour l’entreprise est évidente : une recherche approfondie peut faire gagner un an de travail “, affirme François Libmann. Son meilleur exemple : pour la société Bébé Confort, qui s’interrogeait sur le bien-fondé de lancer un nouveau siège de voiture, François Libmann a su trouver la perle rare : une étude suédoise parue dans une revue anglaise, répertoriée dans une base de données néerlandaise abritée sur un serveur américain…*SCIP France : Association française pour la promotion de l’intelligence économique et concurrentielle. (ex Society of Competitive Intelligence Professional).
C’est une évidence de dire que la masse d’informations disponibles sur le web est un trésor inestimable. Reste à trouver le meilleur moyen d’y accéder. Entre cellule de veille dédiée, service spécialisé ou recherches singulières (au prix d’une perte de productivité des employés qui s’y consacrent), il faut arbitrer. Mieux vaut y réfléchir le plus tôt possible.

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DANIELLE KAMINSKI