Internet est une arme à double tranchant. Et si le Réseau constitue pour nombre d’entreprises un formidable levier d’expansion internationale, il génère aussi parfois une visibilité fort embarrassante, particulièrement quand on s’appelle Crédit suisse, deuxième établissement bancaire d’un pays réputé pour le sérieux et la discrétion de ses financiers.L’histoire avait pourtant bien commencé. Mercredi 8 novembre, le Crédit suisse annonce l’ouverture de son portail financier pour clients fortunés de toute l’Europe, soit une cible de 40 millions de personnes sur l’Ancien Continent.Et derrière cette ambitieuse stratégie en ligne, on imagine sans peine la suite. Plus besoin de passer les frontières avec des valises pleines de billets, de jouer à cache-cache avec les douaniers, ou de s’adresser à des intermédiaires douteux. Tranquillement installés chez eux, la veuve de Glasgow, l’homme d’affaires russe ou la star italienne de la chanson pourront désormais gérer leurs fonds déposés dans les solides et silencieux coffres-forts de la confédération.Malheureusement, moins de vingt-quatre heures plus tard, c’est la catastrophe. Le journal suisse Blick révèle à la une de son édition du 9 novembre que les comptes bancaires de quelques centaines de clients internationaux du Crédit suisse sont restés accessibles sur Internet pendant près d’une semaine.Parmi ces clients mis à nu, on trouve des stars du show-business, comme l’acteur britannique Roger Moore ou le chanteur allemand Udo Jürgens. La banque s’est fendu immédiatement d’ un communiqué de presse confus, reportant la responsabilité de cette immense gaffe sur un prestataire extérieur. Il nempêche. Un mythe vient de tomber, celui de la confidentialité des banques suisses.Il y a fort à parier que cette histoire a dû faire des heureux. Et tout particulièrement, quelques percepteurs européens qui ont pu se délecter des listings du Crédit suisse. Comme quoi, avec Internet, il ne faut jamais confondre vitesse et précipitation.
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