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Le Premier ministre, « choqué » par l’espionnage américain (MAJ)

Suite aux révélations du Monde, le gouvernement affiche une indignation politique exemplaire. Pourtant, le fond de l’affaire était déjà connu depuis juin dernier, sans que cela provoque de réaction particulière.

Face à la NSA, Jean-Marc Ayrault se dit "choqué".
Face à la NSA, Jean-Marc Ayrault se dit “choqué”. – Face à la NSA, Jean-Marc Ayrault se dit “choqué”.

Article publié à 15h18

A son tour, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault montre son indignation suite aux révélations du journal Le Monde, à propos de la cybersurveillance massive effectuée par la NSA en France. « Je suis profondément choqué (…). C’est invraisemblable qu’un pays allié comme les Etats-Unis puisse à ce point aller jusqu’à espionner autant de communications privées qui n’ont aucune justification stratégique, aucune justification de défense nationale », a déclaré à la presse M. Ayrault, en déplacement à Copenhague.

Il a demandé aux Etats-Unis « des réponses claires et justifiant les raisons pour lesquelles ces pratiques ont été utilisées et surtout en créant les conditions de la transparence pour qu’il y soit mis fin ». « C’est la base même de la confiance entre nous », a insisté le chef du gouvernement français. Comme on lui demandait s’il fallait interpeller le président américain Barak Obama, M. Ayrault a répondu: « Je laisse le soin au président de la République de prendre les dispositions qui s’imposent, mais manifestement des initiatives s’imposent et elles seront prises ».

Fabius a convoqué l’ambassadeur américain

D’autres membres du gouvernement ont également manifesté leur outrance ce matin. Pour le ministre de l’Intérieur Manuel Valls « ces révélations sont choquantes ». Si elles sont vérifiées, un tel comportement de la part des Etats-Unis serait « inacceptable ». De son côté, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius a « convoqué immédiatement » l’ambassadeur des Etats-Unis.

Toutes ces manifestations d’indignation feraient presque oublier que cette cybersurveillance massive était déjà connue depuis juin dernier. En effet, Le Monde a repris et enrichi des informations qui étaient déjà parues dans le journal britannique The Guardian et le magazine allemand Der Spiegel. Mais à l’époque, cela n’avait provoqué aucune réaction politique particulière.

Lire aussi:

Comment la NSA a espionné les conversations téléphoniques en France, le 21/10/2013
Notre dossier sur Prism et l’espionnage américain

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Gilbert Kallenborn, avec AFP