S’il y a bien une institution dont on attendait qu’elle se penche sur les nouvelles technologies en matière de lecture et d’écriture, c’est la Bibliothèque nationale de France. Voilà qui est désormais chose faite en ce printemps 2010 avec l’inauguration du Labo BNF.
Permanent et gratuit, le lieu vient d’être ouvert au grand public, ce jeudi 3 juin 2010, dans le hall Est de la bibliothèque François-Mitterrand, dans le 13e arrondissement de la capitale. Il sert à présenter les divers outils numériques consacrés au livre et à l’écrit en général. Mais tient plus du show-room que du laboratoire (voir ci-contre).
Ce bel espace de 120 mètres carrés assez design, mis en réseau par Orange, est un compromis entre une salle d’exposition et un atelier de travaux pratiques. Plusieurs vitrines fermées se contentent de présenter des tablettes communicantes, des liseuses et des feuilles de « papier électronique » souples, histoire de montrer ce que les technologies d’aujourd’hui permettent de faire. L’usager peut aussi manipuler des matériels.
L’e-book eSlick de Foxit, le Reader de Sony et celui de Ganaxa (qui avait un temps été choisi pour le projet « e-paper » des Echos) sont ainsi en accès libre au centre du Labo BNF, avec des contenus déjà chargés (textes et images). Mais d’après un éditeur de livres électroniques téléchargeables sur iPhone et iPad, présent à l’inauguration du Labo BNF, la liseuse électronique, « c’est mort »…
L’iPad d’Apple, justement, trône en bonne place, à côté de cette notice explicative : « La tablette tactile multipoint inaugure l’ère du post-livre et du post-ordinateur. » Ce qu’un visiteur présent à l’inauguration résumera par « c’est juste un gros iPhone ».
Réalité augmentée et « Mur de sélection »
A l’entrée du Labo, une ardoise électronique est aussi en libre service. Les visiteurs peuvent écrire et dessiner dessus avec un stylet, ouvrir des dossiers, des documents, les manipuler, etc. Autre curiosité, une démonstration de « réalité augmentée ». Un écran d’ordinateur avec webcam intégrée est allumé. A côté, un présentoir avec des cartons ornés du gros logo noir et blanc du Labo BNF. Il s’agit ni plus ni moins que d’un tag 2D (voir plus bas).
Il suffit de le présenter devant l’objectif de la webcam et là, par-dessus votre image toujours captée par la caméra, s’affiche sur l’écran une représentation virtuelle en 3D du Labo BNF. Comme si vous teniez une maquette dans vos mains. Le résultat est un peu basique et n’est pas très fluide. Rien à voir, par exemple, avec le livre Comment ça marche de chez Nathan paru en octobre 2009. Vous pouvez reproduire l’expérience chez vous, en suivant les instructions sur le site du Labo BNF.
Les visiteurs peuvent aussi s’attendre à voir déambuler un petit robot qui, s’il fonctionne (ce n’était pas le cas le soir de l’inauguration), est censé répondre aux questions grâce à une technologie d’analyse vocale et sémantique. Mais l’installation la plus impressionnante consistait en un énorme écran tactile, sorte de téléviseur géant appelé, faute de mieux (il s’agit d’un prototype), « Mur de sélection ». D’une pression des doigts, les utilisateurs peuvent déplacer, grouper, agrandir, zoomer, réduire, toute sorte de documents numérisés, comme des manuscrits, des croquis, etc.
Le Labo BNF est accessible en permanence, à tout le monde, aux jours et heures d’ouverture de la bibliothèque. L’espace accueillera également des conférences et des ateliers pédagogiques. Il a vocation à évoluer au fil des avancées technologiques.
Photos Jean-Claude Patticini – BNF
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