Il n’y a pas qu’aux USA et en Europe que les équipements 5G chinois sont automata non grata : le Japon et l’Inde préparent un accord bilatéral pesant plusieurs centaines de millions d’euros centré autour des technologies. L’accord qui devrait être signé entre les deux ministères des Télécommunications des deux états prévoit notamment une introduction de la 5G en Inde, la construction d’une liaison fibre optique sous-marine entre les deux états ou encore la planification de la 6G, prévue pour 2030.
Pour l’Inde, ce partenariat s’inscrit dans une dynamique de combat face à la Chine. En juin dernier, les deux ennemis ont échangé des tirs et perdu des soldats de leur armée régulière dans la province indienne du Jammu-et-Cachemire, un territoire montagneux dont la partie est revendiquée par la Chine. Sur fond de pressions chinoises de plus en plus fortes – souvent taxée d’impérialistes – notamment au travers de son projet de nouvelle route de la soie et de montée du nationalisme hindou en Inde, les deux pays sont à couteaux tirés, mais l’avantage technologique est largement en faveur de la Chine. Ce qui a mené l’Inde à bannir de nombreuses applications (TikTok, QQ, etc.) et équipements (Huawei, etc.) chinois sur le territoire.
Contrairement à ce qui certaines apparences pourraient le laisser penser, le deal n’est pas à sens unique. Si la partie infrastructure et équipements est pourvue par des groupes japonais (NEC, Olympus, Rakuten, SoftBank), l’Inde fournira en retour du savoir-faire logiciel, notamment en matière de cybersécurité ou de numérisation des services gouvernementaux. Deux domaines dans lesquels le Japon a du retard et peu de main-d’œuvre qualifiée.
Source : Nikkei Asia
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