Faillite. Si le mot n’a été évoqué que du bout des lèvres par la presse et les analystes, la terrible situation du géant du copieur ne laisse plus aucune place à l’erreur. Après la publication des résultats d’un très médiocre troisième trimestre, le président Paul Allaire s’est résolu à annoncer le lancement d’un plan de restructuration drastique. En deux volets, celui-ci prévoit 1 milliard de dollars (1,2 milliard d’euros) de réduction des coûts d’ici à 2002 et des cessions d’actifs pour un montant de 2 à 4 milliards de dollars (2,4 à 4,8 milliards d’euros). La mesure la plus symbolique est la mise en vente partielle des activités du PARC (Palo Alto Research Center), le prestigieux centre de recherche informatique de Xerox, où ont été inventés la souris, l’interface graphique, Ethernet et l’impression laser. Selon le New York Times, Xerox serait en discussion avec plusieurs firmes de capital-risque et envisagerait la création d’un joint-venture avec des partenaires non concurrents. Xerox pourrait aussi abandonner les 50 % de participation qu’il détient dans Fuji Xerox au profit du nippon Fuji Photo.
167 millions de dollars de pertes
Enfin, le constructeur prévoit de stopper son activité de services financiers. La dégradation des résultats – avec des pertes de 167 millions de dollars (201 millions d’euros) au troisième trimestre, contre un bénéfice de 33 millions de dollars (39,73 millions d’euros), l’an dernier – témoigne de l’échec des précédentes tentatives de restructuration de l’entreprise. L’an dernier, l’ancien président Rick Thoman avait imposé une nouvelle organisation commerciale fondée sur quatre segmentations métier. Mal acceptée par les commerciaux, cette réforme n’aura pas atteint son objectif de transformer le vieux fabricant de copieurs et d’imprimantes en ” Digital Document Company “. Un échec aggravé par un environnement de plus en plus concurrentiel se traduisant par la défiance globale des investisseurs. À moins de 10 dollars (12 ?), l’action Xerox n’a jamais été aussi maltraitée depuis dix ans.
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