« 1 Français sur 3 a déjà cassé l’écran de son smartphone. Et dans la plupart des cas, il finit par changer d’appareil », constate Michel Jumeau, le directeur marketing grand public d’Orange.
A l’opposé de cette logique, l’opérateur commercialise ce 28 septembre le Fairphone 2 pour la première fois en France dans 85 boutiques et sur son site officiel. Pas d’obsolescence programmée avec ce smartphone modulaire dont on peut changer soi-même jusqu’à cinq composants.
C’est la dernière version de l’appareil qui est lancée par Orange, avec une nouvelle coque et deux modules caméra amovibles qui n’existaient pas lorsque nous avions pu tester le smartphone il y a presque deux ans. Rappelons que le modèle embarque un écran 5 pouces LCD et Full HD, ainsi qu’un appareil photo de 12 Mégapixels à l’arrière et 5 Mpixels en façade. Il tourne sous Android 6 et dispose de 32 Go de mémoire interne, extensible à 64 Go.
Changer les pièces est un vrai jeu d’enfant
Au total, ce sont cinq pièces qui peuvent être changées : l’écran, la batterie, le module supérieur avec l’appareil photo de façade, le module caméra avec le capteur de 12 Mégapixels, ainsi que le module inférieur (haut-parleur, mécanisme de vibration, connecteur USB et micro).
Orange ne fournit toutefois que les écrans, batteries et coques arrière de remplacement. Les autres modules sont à commander sur le site officiel de Fairphone. Une fois les pièces réceptionnées, c’est au client de faire la manipulation seul. Mais changer la batterie du Fairphone 2 est un vrai jeu d’enfant. Démonstration en images.
Un smartphone éthique
Rappelons également que la particularité du Fairphone est d’être fabriqué avec des minerais issus de zones exemptes de conflits et dans des conditions de travail certifiées, notamment au niveau hygiène et sécurité.
En plus d’être durable et recyclable, il est donc éthique et porte bien son nom. « Il est temps de prendre en compte autre chose que l’aspect technologique d’un smartphone. D’autant plus que nous sommes arrivés à un point où les différences entre les appareils ne sont plus si grandes qu’avant », a fait observer le fondateur de Fairphone, Bas van Abel.
Présent dans huit pays européens, le Fairphone espère trouver en France son deuxième marché le plus important. « Soyons francs. Nous ne savons pas du tout à quoi nous attendre en termes de vente », a déclaré Bas van Abel. « Mais nous pensons qu’il y a un vrai marché et qu’un nouveau comportement est en train d’émerger chez les consommateurs ».
Orange aimerait en vendre plusieurs milliers d’exemplaires. Pourquoi avoir tardé autant à sortir le Fairphone 2 ? Orange et Fairphone répondent de concert que leur partenariat s’est concrétisé en seulement un an. « Cela peut vous paraître long mais nous avons dû faire des milliers de tests, et régler des problèmes de standards et de brevets », nous a expliqué Michel Jumeau.
Une durée de vie de sept ans
Concernant l’avenir, Bas van Abel n’a pas envie de s’étendre sur le prochain Fairphone 3 et d’imiter ainsi les autres fabricants qui ne cessent de sortir de nouveaux modèles pour attiser la soif consommatrice du public.
Selon lui, la durée de vie du Fairphone 2 peut atteindre les cinq ans contre trois en moyenne pour un smartphone classique du commerce. Il reconnaît qu’il est difficile de développer un smartphone durable quand les réseaux télécoms, les puces et les systèmes d’exploitation évoluent en permanence.
Il est toutefois possible pour l’utilisateur de choisir une version ouverte du système d’exploitation d’Android 6 Marshmallow : Fairphone Open, qui est disponible depuis quelques mois. Elle est mise à jour constamment grâce à une plate-forme de développement open source. Car la force du Fairphone, c’est aussi la communauté qu’il a déjà réussi à fédérer.
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