Avec sa voile de parapente orange vif et son hélice, le véhicule tout terrain Pegase ressemble à un ovni. Normal : ce buggy biplace est convertible en aéronef. C’est la première voiture française conçue pour voler !
A bord du prototype
Nous avions eu la chance de prendre place dans le premier prototype financé par l’armée française au mois de novembre dernier lors du Forum de l’innovation de la DGA (Direction Générale de l’Armement). Et nous avions été surpris par sa simplicité d’utilisation : Pegase ne comporte, par exemple, qu’une seule boîte de vitesse pour voler ou pour rouler !
« Il y a effectivement un système à crabot (un élément de boîte de vitesse NDLR) qui passe du mode route au mode vol. Et c’est la même motorisation qui actionne les roues et l’hélice », nous confirme Jérôme Dauffy, président de la start-up Vaylon qui conçoit Pégase. Son poids à vide est de 300 kilos avec une charge utile de 160 à 250 kilos. Le décollage pourra se faire sur une courte distance : jusqu’à 50 mètres environ. Les vols se feront à basse altitude : pas plus de 3000 mètres. Quant à sa vitesse de pointe, elle atteindra 100 kilomètres heures sur la route et 80 dans les airs.
Les travaux ont débuté au mois de septembre 2011 et ont abouti à la construction d’un premier prototype à la fin de l’année dernière. Le produit rentre maintenant en phase de développement. Avec, enfin, les premiers tests sur le terrain.
Quels usages ?
Robuste et léger, l’engin est prioritairement destiné aux militaires et aux services d’assistance et de secours. L’idée étant de pouvoir se déplacer rapidement dans des zones sinistrées par des catastrophes naturelles ou des conflits armés. Reconnaissance, sauvetage, approche discrète sous voile, infiltration ou extraction, les usages sont multiples.
« On a effectué les tests routiers chez nos partenaires à Montargis, Cholet et en région parisienne. On a réglé le démarrage du moteur, la transmission CVT pour les roues et la propulsion à hélice. Tout fonctionne. Maintenant, on commence à peine les tests aériens. Nous en sommes encore au réglage de voile. Mais le premier décollage devrait avoir lieu d’ici quelques semaines. On essaye d’obtenir une autorisation de vol pour la base aérienne de Brétigny », nous confie Jérôme Dauffy.
Restera ensuite à faire homologuer le véhicule volant au niveau européen dans la catégorie ULM. « Ils nous reste encore un an de tests environ, avant de pouvoir commercialiser Pégase à l’horizon 2015 », souligne le Président de Vaylon.
En attendant, le projet suscite curiosité et enthousiasme. Il y avait foule pour admirer sa maquette rue de Lourmel à Paris, ce mercredi 5 février, lors de l’inauguration de Paris Innovation Boucicaut. Vaylon va en effet intégrer la semaine prochaine les locaux flambants neufs de ce nouvel incubateur dans le quinzième arrondissement. « Nous destinons Pégase à l’export et nous avons besoin de visibilité et de contacts. Nous pensons trouver cela à Paris Innovation Boucicaut », avance Jérôme dauffy.
Voir la vidéo de démonstration :
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