Aidez la police nationale dans son action au service des citoyens. Envoyez-vos témoignages, photographies et vidéos », indique cette fiche explicative mise à la disposition des habitants de l’Essonne (91) dans les mairies et les commissariats.
Jean-Claude Borel-Garin, le numéro un de la police du département, a décidé de mettre en place une adresse e-mail par laquelle chacun pourra signaler des infractions et des comportements dangereux et illicites, vient de révéler Le Parisien. « C’est rapide, efficace et en toute discrétion. Cela désenclave les quartiers sensibles et permet à ceux qui ont peur d’entrer dans un commissariat, de se faire entendre », explique-t-il au quotidien. L’homme est coutumier du fait puisqu’il a déployé il y a un an un dispositif similaire dans l’Isère.
Des syndicats de police divisés sur la question
Du côté des représentants des forces de l’ordre, l’initiative divise. Alliance, le deuxième syndicat de gardiens de la paix, dénonce la méthode. « C’est une police d’une autre époque et je ne vois pas comment nos collègues pourront faire pour trier les bonnes des mauvaises informations ainsi recueillies », a déclaré son secrétaire général Jean-Claude Delage à l’AFP. Avant d’aller plus loin sur les ondes de France Info. Il craint que cela donne « l’impression de réinstaller la police de Vichy ». Il faut dire que le tract distribué dans le département de la région parisienne est on ne peut plus explicite : « La confidentialité est garantie », assure-t-il.
En revanche Nicolas Comte, le numéro un de l’Union SGP-FO/Unité police (le premier syndicat de la profession), a déclaré au Monde « ne pas être choqué par cet appel au civisme ». L’idée de dénonciation par e-mail n’est pas nouvelle. En 2007, la police du Var avait tenté de mettre en place un procédé équivalent avant d’abandonner l’idée face, à l’époque, aux réactions hostiles des habitants et des syndicats de police.
Depuis novembre 2008, le ministère de l’Intérieur expérimente de son côté un commissariat virtuel. Les habitants des Yvelines et de Charente-Maritime peuvent signaler une infraction en ligne. Mais à l’inverse des initiatives locales, le dépôt de plainte n’est pas anonyme. En se connectant au formulaire, l’adresse IP à partir de laquelle l’internaute se connecte est automatiquement détectée. De plus, la victime doit obligatoirement se rendre au commissariat pour valider la plainte afin qu’elle soit prise en compte. L’expérience devrait se terminer en novembre prochain.
Et vous, lecteurs de 01net., comment jugez-vous cette initiative menée dans l’Essonne ?
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