Le journaliste Glenn Greenwald vient de révéler sur TheIntercept.com que de nombreux musulmans américains ont été surveillés par la NSA et le FBI entre 2002 et 2008. Sous l’égide du Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA), une loi qui permet au gouvernement d’obtenir des mandats pour surveiller les citoyens américains, les agences d’espionnage ont ainsi scruté la vie numérique de dizaines de musulmans américains.
Cinq d’entre eux -d’éminentes personnalités – ont été particulièrement surveillées. Il s’agit de Faisal Gill, un ancien conseiller pour le ministère de la sécurité intérieure ; Asim Ghafoor, un avocat qui a représenté des clients dans des affaires de terrorisme ; Agha Saeed, fondateur et président de l’alliance musulmane américaine et professeur à l’université d’Etat de Californie ; Hooshang Amirahmadi, professeur à l’université Rodgers et Nihad Awad, Directeur exécutif du Conseil sur les relations américano-islamiques.
Ces cinq personnes nient toute implication avec des activités terroristes. « Je ne sais pas pourquoi [je suis surveillé] » a déclaré Faisal Gill au site The Intercept. « J’ai tout fait pour être un patriote toute ma vie. J’ai servi dans la Marine, servi le gouvernement et j’ai été particulièrement actif au sein de ma communauté. »
Voici l’interview vidéo de Faisal Gill réalisée par The Intercept :
Faisant partie d’une liste de 7 485 adresses e-mail dont 202 adresses appartenant à des américains, les cinq personnalités peuvent aujourd’hui contester cette surveillance devant la cour parce qu’ils ont la preuve d’une surveillance potentiellement illégale. En effet, selon la loi FISA, le gouvernement américain doit démontrer que les personnes surveillées « sont ou peuvent être activement engagées dans le terrorisme, l’espionnage ou le sabotage ». Ce qui n’est pas du tout avéré ici.
Le rapport montre également un document de 2005 qui explique aux agents de la NSA comment rédiger des demandes de surveillance à la FISA. Le nom de la cible sur ce rapport est Mohamed Raghead.
Une chose est sûre : la NSA va devoir s’expliquer sur le fait qu’elle surveille -et depuis longtemps- des citoyens américains sur son sol. Ce qui est formellement interdit sans motif explicite.
Sources : The Intercept
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