Avez-vous déjà entendu parler du V2G ? Derrière cet acronyme se cache la techno Vehicule to Grid, soit la possibilité de faire communiquer un véhicule avec le réseau électrique. Dans le cas présent, il ne s’agit pas d’un échange de données, mais d’un transfert d’énergie. Dans quel but ? Tout simplement soulager le réseau électrique lors des pics de consommation. Voilà qui répond (en partie) à la question qui est sur toutes les lèvres : si tout le parc automobile venait à migrer vers des voitures 100% électriques, comment ferait le réseau électrique pour produire l’énergie nécessaire pour les faire circuler?
Au même titre que l’éolien et le solaire, qui font partie des solutions étudiées dans le cadre du plan pour le climat et la transition énergétique, le fait d’exploiter les batteries des voitures électriques elles même pour réinjecter des kilowatts dans le réseau est considéré comme l’une des solutions. Et force est de constater que Nissan prend une longueur d’avance sur ce sujet avec son projet pilote en Allemagne.
La Leaf joue les batteries de secours
A l’occasion de notre essai de la Leaf, véhicule 100% électrique de Nissan, nous avions abordé la technologie V2G. La prise de charge « CHAdeMo » intégrée à la Leaf autorise non seulement une haute puissance de charge, mais elle présente aussi l’énorme avantage d’être « bidirectionnelle ». L’énergie stockée dans les batteries de la voiture pouvait déjà servir à soulager le réseau.
Cette techno intégrée à la Leaf a été approuvée ce 23 octobre pour faire partie de ce fameux projet pilote dans lequel Nissan, en partenariat avec The Mobility House, Enervie et Amprion vont mettre à l’épreuve le V2G. Une mise en application concrète des « smart grids », les fameux réseaux électriques intelligents.
Ci-dessous, notre essai de la Nissan Leaf de seconde génération.
Pour suppléer le réseau allemand, la Leaf doit être en mesure de communiquer avec le réseau. C’est là qu’intervient The Mobility House qui prend en charge la conception de la borne de charge bidirectionnelle. Amprion GmbH n’est autre que l’un des quatre gestionnaires du réseau électrique (aussi appelé GRT) en Allemagne tandis qu’Enervie Gruppe est le fournisseur d’électricité, mais pas seulement. C’est aussi sur le site d’Enervie de Hagen que vont être menés les tests de ce projet pilote.
En Allemagne, la Nissan Leaf est donc la première voiture électrique à être approuvée par un fournisseur d’électricité en vue de tester la capacité d’un véhicule électrique à intervenir en cas de pics de consommation. Chez Nissan on nous précise que l’intérêt du V2G n’est pas juste de soulager le réseau en cas de surconsommation, mais aussi de créer des réserves d’énergie. Lorsque le réseau produit plus d’énergie électrique que nécessaire, celle-ci peut en effet être stockée dans les batteries de la Leaf pour être redistribuée plus tard.
Nissan n’en est pas à son coup d’essai
Cette technologie Vehicule To Grid, le constructeur japonais la teste déjà à Amsterdam, mais aussi au Danemark où une dizaine de e-NV200 (le véhicule utilitaire de Nissan) sont utilisés par les employés du fournisseur d’électricité Frederiksberg Forsyning pour réinjecter de l’électricité dans le réseau.
Nissan teste également ses batteries domestiques appelées xStorage. Celles-ci sont conçues à partir de batteries de Nissan Leaf de première génération et servent à emmagasiner l’énergie produite par des panneaux solaires et des éoliennes afin d’alimenter ensuite les maisons dans lesquelles elles sont installées.
Enfin, précisons que le siège européen de Nissan, situé en France dans les Yvelines, est d’ores et déjà équipé d’une centaine de bornes de charge bidirectionnelle grâce auxquelles les véhicules électriques de la société peuvent partager leur énergie avec le réseau lors des pics des consommations.
Source : Nissan
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