La dynamique 5G est enclenchée en France. Avec beaucoup de retard sur les Etats-Unis et l’Asie, notre pays annonce enfin du concret sur le sujet. L’Arcep vient d’informer par communiqué qu’elle ouvrait un guichet pour décerner des autorisations temporaires d’utilisation de fréquence dans le but de tester le futur standard de téléphonie mobile durant 18 à 24 mois dans la bande 3400-3800 MHz et au coeur d’au moins neuf villes, à savoir Lyon, Bordeaux, Nantes, Lille, Le Havre, Saint-Étienne, Douai, Montpellier et Grenoble.
Tester les usages et les business model
L’originalité de cette expérimentation sera se focaliser avant tout sur les usages et la commercialisation. Autre surprise, le guichet n’est pas réservé aux opérateurs télécoms mais est ouvert aussi aux acteurs d’infrastructures (électricité, transports, etc.) et tous les industriels en général.
« Avec la 5G, des acteurs d’infrastructures industrielles pourraient opérer eux-mêmes leurs réseaux. Comme le font la RATP et Air France dans la radio professionnelle. On leur donne des fréquences, ils installent leurs émetteurs et gèrent leurs propres réseaux », a souligné pour la première fois le président de l’Arcep Sébastien Soriano dans les colonnes de l’Usine nouvelle.
Pas de commercialisation avant 2020
Rappelons que si un premier standard 5G a été défini le 21 décembre dernier par le 3GPP, il n’est que transitoire et continue de reposer en partie sur la 4G pour gérer les interactions entre le mobile et la station de base. On attend donc la définition d’une autre norme qui soit “standalone” (autonome). Par ailleurs, les bandes de fréquence ne seront déterminées que dans le courant de l’année 2019.
C’est l’une des raisons qui pousse le président de l’Arcep Sébastien Soriano à ne pas précipiter la commercialisation de la 5G avant 2020 et « pas forcément sous forme d’enchères », comme il l’a confié aux Echos. Une déclaration qui va décevoir des opérateurs comme Orange qui espérait lancer la 5G dans quelques villes dès 2019, avant un déploiement national en 2020. L’échéance de 2020 paraît tardive, de nombreux pays comme l’Allemagne ayant annoncé qu’ils dégaineraient avant. Pour sa défense, Sébastien Soriano affirme, toujours à l’Usine Nouvelle que « la 5G va chercher encore son marché et son modèle économique pendant un certain temps ». L’idée est donc de déterminer quels sont les business model possibles avant de la généraliser.
Un dialogue est, par ailleurs, en cours concernant les problématiques de neutralité du net sur laquelle la 5G pourrait peser. De son côté, le ministère de Bercy a lancé une grande consultation publique pour construire une stratégie nationale dans le domaine des technologies 5G et qui devrait aboutir à une feuille de route et des mesures économiques concrètes pour favoriser le développement de cette technologie.
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