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La diffusion de services télécoms, nouveau défi de NRJ

Le groupe NRJ veut se diversifier dans la diffusion de services télécoms. Parallèlement à la boucle locale radio, sa filiale TowerCast a également des ambitions dans le numérique terrestre hertzien et même l’UMTS.

Après avoir fait fortune sur la bande FM, Jean-Paul Baudecroux, président et fondateur du groupe NRJ, s’intéresse aux télécoms pour arrondir ses fins de mois. TowerCast, sa filiale dédiée à la diffusion de la bande FM, compte profiter de l’engouement pour la boucle locale radio, aujourd’hui, et du numérique terrestre, demain, afin de capitaliser sur un savoir-faire dont les points hauts constituent le fer de lance.

Les points hauts, comme monnaie d’échange

Phénomène peu connu, mais assez évident, les sites d’émission constituent le nerf de la guerre d’un réseau radio, particulièrement en phase de déploiement, avec l’arrivée imminente de plusieurs opérateurs de boucle locale radio sur le marché français. Conscient de cette occasion, NRJ (à travers sa filiale) a d’ailleurs acquis 5 % du consortium Fortel, l’un des huit candidats à une licence nationale de boucle locale radio (les deux autres actionnaires étant le néerlandais UPC et Marine Wendel, le holding d’Ernest-Antoine Seillère). Ayant peu de chance de décrocher le précieux sésame avec Fortel, TowerCast est d’ores et déjà en contact avec la plupart des autres opérateurs candidats afin de leur apporter ses sites et son savoir-faire. Cette prestation technique pourrait se révéler d’autant plus déterminante en phase de démarrage qu’elle permettra de s’affranchir de TéléDiffusion de France (TDF), qui contrôle la plupart des sites d’émission dans l’Hexagone.
Fort de trois cents points hauts, TowerCast projette de doubler ce nombre d’ici à la fin de l’année, moyennant un investissement de 250 millions de francs. TowerCast n’entend pas en rester là, et se positionne également sur le numérique terrestre hertzien pour lequel six multiplex doivent être attribués au cours de l’année 2001. Au-delà de l’affectation de ces futurs bouquets numériques, l’une des clés de la réussite des opérateurs résidera dans le déploiement du réseau, avec un choc frontal en perspective, celui du monopole que s’efforce de conserver TDF.
Ce dossier embrouillé, que le Parlement ne parvient pas à trancher, risque de faire couler beaucoup d’encre dans les mois à venir. Parmi les éléments controversés du dispositif figurent la portabilité et la mobilité des futurs équipements de réception (débat conditionné par le pointage des antennes émettrices) ainsi que l’accès aux sites de diffusion de TDF. Sur ce dernier point, TowerCast réclame haut et fort un dégroupage de l’accès aux sites de TDF afin de pouvoir y installer ses propres équipements de diffusion.

L’appétit vient en mangeant

L’UMTS fait enfin partie des autres grands chantiers de TowerCast. Dans ce contexte, il n’exclut pas de rejoindre un éventuel tour de table pour s’associer à une candidature à la quatrième licence. Contrairement aux trois autres opérateurs (Bouygues Telecom, Itinéris et SFR), le nouvel entrant devra créer son réseau à partir de rien.
L’apport des points hauts de TowerCast constituerait alors une brique non négligeable dans un dispositif particulièrement complexe à déployer.

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Henri Bessières