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La course à la miniaturisation

La taille des appareils informatiques qui nous environnent ne cesse de diminuer. Mais ils n’en deviennent pas plus fonctionnels pour autant.

Une clé USB de 512 Mo dans un boîtier guère plus gros qu’une cigarette, un PC tout entier logé dans une boîte à chaussures, un disque dur qui tient dans une poche de chemise, un téléphone portable qui, une fois replié, ne prend
pas plus de place qu’une clé de voiture…Voilà autant de prouesses techniques qu’il faut saluer… mais pour lesquelles un minimum de prudence s’impose. Car, en réduisant systématiquement la taille des objets de haute technologie qui nous environnent, les constructeurs ne
les ont pas rendus plus fonctionnels pour autant.Si vous avez déjà essayé, sur un écran miniature, de lire l’adresse d’un correspondant ou de sélectionner un morceau de musique à écouter, si vous avez déjà tapé plus d’une trentaine de caractères sur un clavier doté de touches grosses
comme des têtes d’épingle, ou encore retourné rageusement tous les papiers sur votre bureau pour y retrouver la clé USB égarée, vous êtes peut-être un peu revenu de cette course à la miniaturisation.Les téléphones mobiles de dernière génération savent afficher de la vidéo. Est-ce vraiment leur fonction ? Qui envisage sérieusement de regarder ne serait-ce qu’une bande-annonce sur un écran pas plus gros qu’un ticket de
métro ? Je dis bien une bande-annonce, car la capacité mémoire des téléphones actuels n’ayant pas suivi la même évolution, ces appareils ne peuvent afficher que quelques minutes de vidéo.Cette tendance au toujours plus petit va d’ailleurs à contre-courant de celle observée pour les écrans des ordinateurs. Les modèles de 15 pouces ont quasiment disparu au profit des 19 voire des 21 pouces, combien plus
agréables pour regarder un film dans de bonnes conditions.Inconvénient supplémentaire de ces objets subminiatures, ils sont plus faciles à perdre, à oublier… ou à voler. Cette miniaturisation, d’ailleurs, si présente en micro-informatique, touche beaucoup moins les autres domaines de la
haute technologie.Les caméscopes, par exemple, ont atteint une taille plancher, en dessous de laquelle les constructeurs ne vont guère se risquer, et les enregistreurs de DVD de salon conservent des dimensions raisonnables.Je reste donc plus que réservé devant cette évolution. D’autant que la miniaturisation poussée à l’extrême n’est nullement la conséquence du souhait des acheteurs, mais seulement un argument marketing.* Rédacteur en chef adjoint de l’Ordinateur IndividuelProchaine chronique vendredi 15 octobre

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Etienne Oehmichen*