Netflix a pris la tête des services de vidéo à la demande par abonnement en France en 2016. Va-t-il continuer à régner sans partage sur ce marché ? Pas sûr. De nombreux concurrents se tiennent en embuscade, à commencer par SFR Play* et Prime Video, comme le montre la dernière étude du CNC (Centre National de la Cinématographie) sur le sujet pour l’année 2017.
La part de la vidéo à l’acte stagne
La vidéo à la demande par abonnement, dite aussi SVoD en anglais ou VàDA en français, existe depuis 2005 en France mais elle n’a véritablement décollé qu’à partir de 2014, année du lancement de Netflix dans notre pays. Aujourd’hui, on compte 65 services actifs, soit trois fois plus qu’en 2010. Un marché qui représente 249 millions d’euros, soit une progression de 91% en un an, alors que la vidéo à la demande à l’acte stagne singulièrement comme on peut le voir dans le graphique ci-dessous.
La vidéo à l’acte est, par ailleurs, largement dominée par Orange qui profite de sa position d’opérateur historique bien installé dans les foyers français. Derrière lui, on trouve MyTF1 VoD, sur la pente descendante comme Canal VOD, tel que l’on peut le voir ci-dessous dans un tableau qui mélange VoD à l’acte et SVoD.
2,5 millions d’abonnés pour Netflix
Revenons à la SVoD. Netflix ne communique pas le nombre d’abonnements par pays en dehors des Etats-Unis. Son fondateur, Reed Hastings, a cependant déclaré en juin 2017 dans les colonnes du Monde que le nombre d’abonnés en France dépassait 1,5 million. Ce chiffre aurait atteint les 2 millions d’abonnés à la fin de l’année 2017 et même 2,5 au mois de mars 2018, d’après le site Electron Libre.
A son lancement en France, Netflix estimait qu’il serait rentable en touchant 10 % des foyers, soit 2,8 millions d’abonnements. Des objectifs qui semblent aujourd’hui à portée de main.
Face à Netflix, Canalplay ne semble pas de taille à lutter et enregistre une baisse continuelle de son audience. Ce qui n’est pas le cas des services SFR Play, lancé en novembre 2015, et Prime Video (Amazon) déployé seulement en décembre 2016.
Il sont arrivés plus tard sur le marché mais affichent déjà un nombre d’abonnés supérieur à CanalPlay. Il est toutefois difficile de déterminer le nombre réel d’utilisateurs actifs pour chacun.
SFR Play revendiquait près de 2 millions d’abonnés en juillet 2017. Ce chiffre inclut les abonnés à certaines offres de télévision payante ou de téléphonie mobile de SFR donnant accès à SFR Play sans surcoût. Le nombre d’abonnés à Amazon Prime Video sur le marché français n’est pas connu, mais selon les chiffres publiés par Futursource2 il est estimé à 1,4 million et comprend les abonnés à Prime.
La SvoD semble avoir encore une belle marge de progression en France, surtout lorsque l’on compare le nombre d’utilisateurs avec celui de pays voisins (voir ci-dessus). Nous arrivons, en effet, très loin derrière le Royaume-Uni (moins peuplé) et l’Allemagne qui comptent chacun plus de 10 millions d’abonnés.
Toutefois, pour le CNC, il n’y a pas encore de phénomène de “cord-cutting”, c’est-à-dire de désaffection des chaînes payantes au profit d’un service de SVoD.
Autre réserve apportée par le CNC, le prix que les Français sont prêts à payer pour ces services. “Cette croissance sera toutefois largement conditionnée par la propension à payer du consommateur pour des offres exemptes de publicité”, peut-on ainsi lire dans l’étude.
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