Changement de ton à l’Organisation mondiale de la santé (1) concernant le téléphone mobile. Par le biais de son Centre international de recherche sur le cancer (Circ), l’OMS vient de classer les champs de radiofréquences électromagnétiques comme « potentiellement cancérigènes ». On se rappelle pourtant qu’il y a un an, les résultats de l’étude Interphone, menée par ce même Circ, n’avaient pas « permis de mettre en évidence un risque accru de cancer cérébral ».
Des centaines d’articles scientifiques étudiés
Les 31 scientifiques réunis à Lyon depuis une semaine pour évoquer la question ont planché sur « des centaines d’articles scientifiques ». Et ils ont cette fois estimé que l’usage du téléphone mobile pouvait notamment favoriser l’apparition de gliomes, mais en faisant état d’un niveau de preuve « restreint ». Le docteur Jonathan Samet, qui a présidé ce groupe de travail, a indiqué que « les preuves, qui continuent d’être accumulées, sont suffisamment fortes pour déterminer une conclusion et une classification 2B [la liste des agents potentiellement cancérigènes selon une norme internationale, NDLR]. Cette conclusion signifie qu’il pourrait y avoir un risque, et de ce fait nous devons poursuivre l’observation attentive d’un lien entre téléphones portables et risque de cancer ».
Le directeur du Circ, Christopher Wild, a insisté sur la nécessité de poursuivre les recherches et donne quelques conseils de bon sens pour limiter le risque : avant tout, il recommande d’éviter de porter le téléphone à l’oreille et d’utiliser un kit mains-libres. Le groupe de travail n’a en revanche pas trouvé de lien entre l’exposition « environnementale » aux ondes et le cancer.
Les opérateurs réagissent
La Fédération française des télécoms (FFT) n’a pas tardé à réagir à cette annonce. Le sujet est sensible, et on se rappelle que l’association, qui regroupe notamment les opérateurs mobiles, avait déjà durement critiqué le documentaire Mauvaises ondes, diffusé il y a deux semaines.
La Fédération dit « prendre acte » de ce classement. Et indique que, en « choisissant 2B, catégorie qui concerne 266 autres agents dont le café et les légumes vinaigrés, le Circ indique que le lien entre cancer et ondes radio n’est pas démontré en l’état des données scientifiques acquises. Les ondes radio n’ont aujourd’hui pas la même classification que, par exemple, l’alcool, le tabac et l’amiante (catégorie 1 : “cancérogène”), ni que, par exemple, le trichloréthylène et les fumées des moteurs Diesel (catégorie 2A : “probablement cancérogène”) ».
Voir ci-dessous la réaction de la Fédération française des télécoms en vidéo :
(1) L’Organisation mondiale de la santé dépend de l’ONU.
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