La transparence des institutions européennes a une limite : celle des intérêts commerciaux et la protection de recherches sur des thèmes « sensibles ». C’est l’expérience du député européen Patrick Breyer. Cet Allemand, qui est l’un des quatre membres du Parti Pirate au Parlement européen, s’est vu refuser l’accès aux documents concernant le financement d’un projet de technologie de « lecture mentale » appelé iBorderSec.
Après avoir demandé l’accès au dossier de financement de cette technologie expérimentée à la frontière entre la Hongrie et la Serbie, le député s’est heurté à la protection du secret industriel. Il a du coup porté plainte, une action qui a mis au jour un gros problème éthique et industriel qui secoue les financements européens.
Prompt à critiquer les sociétés de surveillance de la Chine et autres pays peu démocratiques, l’Union européenne est face à un problème : en n’investissant pas dans les technologies sécuritaires, elle risque de se faire dépasser par l’Empire du Milieu, les USA ou encore Israël, très en pointes dans le domaine. Pour ne pas se faire distancer, l’Union a dépensé 1,7 milliard d’euros dans des projets de sécurité et technologie. Une somme qui provient des 80 milliards du budget du fonds européen d’investissement dans la recherche scientifique « Horizon 2020 » que l’Union a investi ces sept dernières années.
Le problème étant que les garde-fous éthiques que l’UE promet avoir mis en place semblent bien faibles : conflits d’intérêts, spécialistes écartés dès lors qu’ils se prononcent publiquement, opacité dans l’attribution des fonds et autres pantouflages entachent le contrôle de l’attribution des fonds.
Dans un long article en partie financé par le JournalismFund.eu, le quotidien britannique The Guardian met en lumière les limites des commissions d’éthique et les difficultés de l’équilibre entre compétitivité technologique et protection des libertés fondamentales. Le tout sur fond d’une bien facile protection des intérêts commerciaux.
Source : The Guardian
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