Vous allez jouer à des jeux, en Full HD, dans d’excellentes conditions sur votre ultraportable équipé d’un processeur Tiger Lake ». Voici la promesse que faisaient tous les porte-parole d’Intel pendant la conférence de présentation des processeurs Intel Core de 11e génération.
Sur les neuf processeurs officialisés hier soir, cinq embarquent le contrôleur graphique Iris Xe, la toute dernière innovation d’Intel en matière de 3D. Et sur le papier, il va clairement rebattre les cartes et remettre quelques pendules à l’heure, notamment avec AMD mais aussi avec Nvidia.
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Il aura fallu plus de deux ans de développement aux équipes menées par Raja Koduri (ex-responsable des AMD Radeon) pour mettre sur pied ce circuit compatible avec DirectX 11 et 12 mais aussi l’API Vulkan. Et ce premier représentant de Xe sera bientôt rejoint par des comparses, plus costauds.
Il y a quelques semaines, Intel annonçait être en capacité de livrer les premières cartes graphiques dédiées pour nos ordinateurs de bureau courant 2021. D’après ces mêmes déclarations, des déclinaisons plus puissantes pour PC portables seraient aussi au menu pour l’année prochaine ou à horizon 2022 au plus tard.
Anatomie rapide et simplifiée de l’Iris Xe
Nous ne rentrerons pas dans les détails techniques, mais il nous semblait important de vous montrer rapidement à quoi ressemble la version la plus élaborée de l’Iris Xe. Elle possède 96 unités d’exécution (UE) et peut turbiner jusqu’à 1,35 GHz sur le Core i7-1185G7 et jusqu’à 1,1 GHz sur le Core i7-1130G7.
Comme sur les cartes graphiques traditionnelles, les UE – les ouvrières – sont rangées dans des « boîtes » (trois de chaque côté ci-dessous), en quantité égale et tous ces « contenants » sont identiques. Ils ont tous le même type d’unités (Sampler, Media Sampler, etc.) et communiquent entre eux.
Couche suivante : les quatre grosses unités motrices et de génération de triangles, shaders etc. qui dominent toutes nos boîtes et s’assurent que tout le monde fait bien son travail tout en centralisant et (re)distribuant les tâches aux ouvrières.
En haut, au milieu, c’est la mémoire cache de la puce. C’est le lieu qui sert à la fois de stockage de données et de lieux d’échange d’informations entre le processeur et le GPU principalement.
De part et d’autre du cache se trouvent plusieurs autres unités dont une consacrée aux traitements de flux vidéos qui mérite qu’on s’attarde un peu sur son cas.
Ce gros composant pourra faciliter le travail du processeur quand il s’agira de jouer… et de streamer vos parties ! Selon les porte-parole d’Intel, c’est aussi possible même si le Xe n’est pas gonflé aux stéroïdes.
Utilisée dans sa fonction première, la partie matérielle dédiée à la vidéo décode tous les derniers formats à la mode. HDR ou pas, 4K ou Full HD, rien ne lui fait peur.
Elle pourra même participer aux travaux d’encodage le cas échéant, avec – aussi – le soutien de toutes les instructions relatives à l’IA gravées sur le Xe (DL Boost : DPA4a). Comme le montre le graphique ci-dessous, elle se paierait même le luxe d’être x4 plus rapide que le Ryzen 7 4800U d’AMD sur le test MLPerf, selon les mesures Intel.
Mais trêve d’apprentissage, d’encodage, de décodage et de bavardages : nous sommes là pour parler gaming et plus précisément, de jouer sur un PC ultraportable qui – originellement – n’est pas du tout taillé pour cela !
Selon Intel, jouer sur un ultraportable va être possible
Intel serait en passe de réaliser un vieux rêve d’utilisateur de PC ultraportable : jouer à un jeu récent, en utilisant simplement le contrôleur intégré du processeur de sa machine.
Jusqu’à présent, on ne peut pas dire que les moutures Intel se soient illustrées en la matière. Mais les Tiger Lake ont tout pour changer la donne comme nous vous l’expliquions brièvement plus haut. Et pour illustrer son propos, de son côté, Intel a mis le paquet.
Ci-dessous figure la comparaison entre l’ancien contrôleur des Ice Lake, l’Iris Plus, et le nouveau Iris Xe des Tiger Lake sur un panel de jeux assez important et très varié.
D’après les protocoles de test fournis par Intel, les titres tournent tous en 1080p avec, en majorité des détails réglés sur Medium. PUBG, pour sa part est en Low, et CS:GO en High. La colonne de nombres à gauche représente le nombre d’images par seconde relevé en moyenne.
Si l’on en croit ces données, la barre des 30 images par seconde est atteinte, sur neuf des 14 titres témoins. Certains scores sont même au-dessus des 40 ips. En clair, c’est graphiquement acceptable et jouable.
Les plus observateurs remarqueront que la mention VRS est présente juste à côté de Gears Tactics. Le Xe prend effectivement en charge le Variable Rate Shading qui, on le rappelle, parvient à doser intelligemment la puissance de calcul à mettre à contribution en fonction des textures qui s’affichent à l’écran. On l’utilise beaucoup dans les jeux de course auto : le GPU concentre sa puissance sur ce que le joueur voit devant lui et pas sur le décor qui défile à toute vitesse.
Au passage, signalons que le contrôleur d’affichage (le Display Engine) supporte aussi l’A-Sync, les écrans à très haut taux de rafraîchissement (jusqu’à 360 Hz, selon Intel) branchés en HDMI 2.0, DisplayPort 1.4, Thunderbolt 4 voire en USB4 Type-C.
La prise en charge du HDR10 et du Dolby Vision est aussi inscrite en dur dans le contrôleur, un moyen d’évacuer les inconvénients causés par une éventuelle sur-couche logicielle qui demanderait des optimisations permanentes.
Intel s’attaque à AMD, bien sûr, mais à Nvidia aussi
Ce n’est pas franchement dans les habitudes d’Intel de montrer les muscles et les dents lors de ses présentations. Il est même rare qu’il fasse des comparaisons franches avec des solutions concurrentes lors de ses lancements. Pourtant, pendant la présentation de l’Iris Xe, le fondeur ne s’en est pas privé. Comme pour mettre les points sur les « i » avec AMD et montrer, aussi, à Nvidia de quoi il était capable et, sans doute aussi, ce que cette mouture de l’architecture Xe préfigurait pour la suite.
- Intel VS AMD
Comme les porte-parole d’Intel nous l’ont indiqué, pour leurs comparatifs, ils ont pris la meilleure machine en AMD Ryzen 7 4800U qu’ils aient pu trouver et ont, bien entendu, appliqué les mêmes réglages sur leur plate-forme et sur celle de la concurrence. Nous sommes toujours en 1080p à en croire la documentation Intel, avec les mêmes niveaux de détails.
Le morceau d’architecture AMD Radeon présent dans le processeur basse consommation d’AMD est surclassé. À aucun moment, il ne semble pouvoir reprendre l’ascendant sur l’Iris Xe. Reste que dans une grande majorité de jeux, la puce Ryzen se défend toutefois bien et que – tout comme sur les Tiger Lake – lancer un jeu est tout à fait envisageable de temps à autre.
- Intel VS Nvidia
Peu habitué à se retrouver sur les tableaux de présentation d’Intel, Nvidia a également eu le droit à son petit graphique comparatif ! Bien entendu, comme le concepteur de puces graphiques n’a pas de CPU x86 grand public, Intel a dû mesurer son Iris Xe à une machine avec un processeur basse consommation Intel (1065G7 du Lenovo Xiaoxin Air 14) et une GeForce MX350, dotée de 4 Go de mémoire vidéo.
Comme la MX450 n’est sortie que très récemment et qu’on ne la trouve pas encore sur des PC du marché, Intel n’a pas pu s’y frotter.
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Nous n’aurions pas pensé que les graphiques auraient cette allure-ci. Vous vous attendiez à voir des barres vertes dominant de toute leur hauteur les petits segments bleus ? Nous aussi, pour être honnêtes. Et pourtant, c’est en grande partie le contraire qui se produit. Sur 12 jeux testés, le nouveau contrôleur graphique d’Intel fait mieux dans 66% des cas. Cela doit parfois se jouer à quelques images par seconde mais, tout de même, la prouesse est belle sur le papier.
Elle le sera davantage si, lors de nos futurs tests, nous constatons par nous-mêmes ces résultats sans qu’aucun problème de chauffe ou de bruit ne vienne gâcher notre expérience.
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