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IA et surveillance : les fraudeurs sont dans le viseur du métro de New York

Le métro de New York déploie un système de surveillance animé par l’intelligence artificielle. Cet outil vise à repérer les fraudeurs qui refusent de payer un ticket pour embarquer dans un train. L’initiative suscite les craintes des défenseurs de la vie privée.

Le métro de New York s’est progressivement mis à utiliser l’intelligence artificielle pour surveiller les personnes qui refusent de payer leur ticket. D’après un article de NBC News, un logiciel de surveillance dopé à l’IA a été déployé à partir de 2020 dans plusieurs stations new-yorkaises. Après un test à petite échelle, l’outil est graduellement installé sur le reste du réseau.

Selon le Metropolitan Transit Authority, l’autorité qui supervise les transports en commun de New York, le dispositif est conçu pour lutter contre « l’évasion tarifaire ». Concrètement, l’IA surveille en permanence les infrastructures. Quand un individu est surpris à passer au-dessus d’une barrière, l’algorithme le repère directement à l’aide des 10 000 caméras de surveillance installées. Une fois enregistrées par les caméras, les vidéos montrant les fraudeurs sont stockées sur les serveurs de la société pour une période limitée.

Le système a été mis au point par une société espagnole appelée AWAAIT. Le dispositif, baptisé « Video Analytics Fare Evasion Software », a été initialement créé pour scanner les fraudeurs et envoyer une photo de ceux-ci aux agents de sécurité, garantissant « des interventions rapides et efficaces ». La technologie a d’abord été développée pour surveiller les trains circulant à Barcelone. Elle équipe déjà huit stations différentes, explique AWAAIT sur son site web.

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Un outil de comptage… ou de surveillance de masse ?

Pour le moment, le système se contente de calculer le montant du préjudice financier enregistré par le métro. En surveillant chaque fraude, l’IA détermine le manque à gagner annuel, qui s’élevait à 690 millions de dollars l’an dernier. Pour le moment, les visages des fraudeurs ne sont pas communiqués aux forces de police. Ils ne sont pas identifiés à l’aide d’un système de reconnaissance faciale. En clair, ils ne risquent actuellement aucune poursuite.

Interrogé par NBC, Tim Minton, le directeur des communications du Metropolitan Transit Authority, présente le dispositif comme un simple « outil de comptage » :

« L’objectif est de déterminer combien de personnes échappent au paiement et comment elles le font ».

La société se dit d’ailleurs consciente des risques posés par l’intelligence artificielle. Dans un rapport, l’entreprise publique s’est engagée à mettre sur pied « un groupe de travail interne, comprenant consultation avec des experts externes et des leaders d’opinion, pour élaborer des politiques et des procédures pour l’utilisation de l’IA dans l’ensemble de l’organisation ». Chaque nouvel usage de l’IA sera mûrement et réfléchi et communiqué au public. Xavier Arrufat, PDG de la société, affirme quant à lui que l’entreprise respecte « la vie privée de ses clients ».

Sans surprise, plusieurs organismes de défense de la vie privée se sont farouchement opposés à la généralisation du système. Pour Albert Fox Cahn, le directeur du Surveillance Technology Oversight Project, l’initiative démontre que la ville de New York est de plus en plus surveillée :

« Cela devient donc de plus en plus une ville où il n’y a aucun moyen de se déplacer en privé ».

Interrogée par Gizmodo, Caitlin Seeley George de l’association Fight for The Future redoute surtout que les vidéos finissent par être communiquées aux forces de l’ordre, le NYPD :

« Il est difficile de croire qu’ils n’ont pas l’intention de l’utiliser pour aider la police. Et bien qu’ils puissent prétendre que c’est juste pour suivre les fraudeurs, cela a le potentiel d’étendre la surveillance à tous ceux qui voyagent dans la ville ».

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Source : NBC


Florian Bayard
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