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Huawei veut lancer Map Kit pour concurrencer Google Maps

Après avoir annoncé HarmonyOS pour ne plus dépendre d’Android, le géant de la tech chinoise travaille sur un logiciel de cartographie. Un pas de plus vers l’émancipation de Huawei envers Google et ses services.

Malgré des rapports apaisés, la guerre technologique et commerciale entre les États-Unis et la Chine ne cesse pas. Dernière annonce : Huawei développe son propre service de cartographie. Selon le China Daily, ce « Huawei Maps » devrait concurrencer Google Maps d’ici octobre 2019. Le service chinois baptisé « Map Kit » serait avant tout à destination des développeurs  qui souhaitent intégrer une carte à leurs applications. 

150 « pays et régions » et plus de 40 langues

Interrogé par le journal chinois, un cadre de Huawei a indiqué que Map Kit inclurait un service similaire à Street View et de la simulation de trafic en temps réel. Huawei vante aussi son système de cartographie en réalité augmentée – sans autres précisions pour l’instant. On peut imaginer que l’entreprise ambitionne de concurrencer Google Maps Live View même si une telle prouesse pourrait lui prendre des années. Map Kit devrait être disponible dans plus de 150 « pays et régions » et plus de 40 langues.

Quelques indices dans le rapport permettent de deviner où Huawei obtiendra ses données cartographiques (puisqu’à la différence de Google et Apple, l’entreprise chinoise ne semble pas créer sa propre carte du monde). Le China Daily rapporte que Map Kit « sera connecté aux services de cartographie locaux ». D’après une de leur source, le géant de la tech chinois s’associerait à Yandex, un entreprise russe spécialiste de la cartographie en ligne. Selon une autre source, les stations de base de télécommunications chinoises pourraient offrir des renseignements complémentaires aux données de positionnement par satellite.

Mais, pour peser face à la domination de Google sur le marché de la cartographie, Huawei devra investir massivement. Le moteur de recherche américain a acheté Waze pour 996 millions de dollars en 2013 et investi dans une flotte de véhicules qui ont parcouru les rues du monde entier afin de les retranscrire sur les cartes.

Un concurrent sérieux pour Google Maps ?

Face à Google, Apple ne pèse pas grand-chose dans ce secteur. Depuis 2012, l’entreprise de Tim Cook propose sa propre application de cartographie basée sur les données de TomTom, OpenStreetMap mais a connu des début on ne peut plus difficiles. Apple a depuis décidé de cartographier elle-même la planète à l’aide de vans extrêmement sophistiqués, mais une telle prouesse prend du temps. Les résultats de la firme californienne commencent à peine à porter leurs fruits mais seulement dans certaines villes américaines. 

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De son côté, Nokia a proposé Here Maps un certain nombre d’années avant de le vendre à un consortium de sociétés automobiles allemandes pour un peu plus de 3 milliards de dollars en 2015. Le service suédois est désormais utilisé par Bing Maps de Microsoft. Reste à savoir si Huawei arrivera à devenir un concurrent à la hauteur de l’hégémonie cartographique de Google, ce qui semble peu probable aujourd’hui. 

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Ce nouveau service s’inscrit dans le cadre des restrictions américaines actées en mai 2019. Washington souhaite interdire à Huawei de collaborer avec les entreprises technologiques américaines. Décret après décret, Huawei mis au ban des entreprises, tente de s’émanciper de sa dépendance de la technologie américaine.

Source : China Daily via The Verge 

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Marion Simon-Rainaud