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Google promet la neutralité carbone pour tous ses locaux et data centers d’ici 2030

Le géant américain se fixe pour objectif très ambitieux de n’utiliser que des énergies renouvelables partout dans le monde dans dix ans.

En retard sur Apple, qui a fixé une nouvelle barre très haut en juillet dernier, Google se pose en leader de la lutte contre le réchauffement climatique.
Il annonce qu’il sera en mesure de se passer totalement d’énergies carbonées en 2030 « 24 heures sur 24 et sept jours sur sept » dans tous ses centres de données et ses campus dans le monde. Une initiative forte et hautement louable exprimée par Sundar Pichai dans une note de blog. Rappelons toutefois que cet engagement est pris sous la pression des salariés du groupe qui se sont montrés particulièrement mobilisés sur cette question aux Etats-Unis. Cela mérite, en outre, quelques explications.

En quoi consiste la neutralité carbone de Google ?

Google assure faire mieux que tout le monde, rappelant qu’il est parvenu à lla neutralité carbone, c’est-à-dire l’équilibre entre ses émissions de gaz à effet de serre (GES) et leur retrait dès 2007. Il n’est pas le seul à faire des efforts puisque Apple est  passé au « vert » pour ses data centers, même s’il en possède moins. Microsoft s’est aussi fixé pour objectif un bilan carbone négatif dès 2030. 

Certes, Google a fait d’énormes efforts pour réduire ses GES, notamment dans ses data centers. Mais il a du également recourir à la compensation. Or, cela ne peut se faire qu’en achetant des crédits carbone et en faisant pousser des arbres qui piègent le CO2 mais dont le bénéfice n’est recueilli qu’à retardement, une fois qu’ils ont poussé. Et tout dépend de la manière dont cela est entrepris car cela peut même parfois se révéler contre-productif et détruire les milieux naturels.

Comment décarboner ?

La seconde étape, encore plus ambitieuse pour Google, serait donc de ne plus utiliser que des énergies sans carbone pour toutes ses activités. Or, il continue actuellement de s’appuyer sur du charbon et du gaz naturel. Il fournit aussi des services de cloud aux sociétés pétrolières et gazières. Ce ne sera pas une mince affaire. Comment compte-t-il y parvenir ?

« Nous ferons des choses comme associer des sources d’énergie solaire et éolienne ensemble, et augmenter notre utilisation du stockage de l’énergie dans des batteries. Et nous travaillerons sur des moyens d’utiliser l’intelligence artificielle pour optimiser notre demande d’électricité  et nos prévisions », détaille Sundar Pichai, reconnaissant que les technologies pour parvenir à son objectif sont aussi encore en partie à inventer.

Il promet d’investir dans les énergies renouvelables et d’accompagner ses fournisseurs comme ses clients dans cette démarche.

Nous ferons enfin observer qu’une énergie n’est jamais totalement décarbonée, même si elle dégage moins de GES. Car elle fonctionne avec des équipements et des sites (panneaux solaires, éoliennes, centrales nucléaires) qui ont inévitablement un impact lors de leur production et de leur fin de vie.

N’oublions pas non plus que si les émissions de gaz à effet de serre sont l’une des causes principales du réchauffement climatique, l’impact environnemental d’une société comme Google va bien au-delà. Epuisement des ressources en eau, pollution et destructions des sols, etc., les conséquences des activités hardware et software sont multiples. Pas un mot sur ce terrain-là.

Source : Google

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Amélie CHARNAY