Passer au contenu

Google monte au créneau pour défendre ses Glass

Les lunettes connectées de Google sont autant une rupture technologique qu’une petite bombe lâchée sur nos habitudes de vie en société. Google essaie de rassurer le monde. Un début louable, mais un début seulement?

Il y a quelques jours, Larry Page prenait la parole dans le cadre des conférences TED Talk pour promouvoir sa vision du futur et la place qu’y occupera Google. Si le discours sur le fond était intéressant et éclairant, un détail a catastrophé un observateur attentif et zélé. Larry Page ne portait pas de Google Glass ! Robert Scoble, extrémiste de l’âge du contexte, près à abandonner sa vie privée pour des services et grand porteur des lunettes de Google, n’en revient pas. Il n’en décolère pas, allant jusqu’à dire que Google ne sait pas « finir » ce qu’il a commencé… Les Glass seraient-elles en train de perdre un soutien parfois encombrant mais fidèle ? Pis, les Glass seraient-elles déjà vouées aux gémonies avant même leur lancement officiel ?

Deuxième passage

Peut-être. En tout cas, Google fait tout ce qu’il peut pour l’éviter. Il prépare l’arrivée sur le marché de ses lunettes et a, pour cela, décidé de dynamiter dix mythes qu’elles traînent derrière elles comme des boulets.
Car, l’acceptation des Glass sera autant un effort de présentation technologique que de préparation psychologique et sociale. Le post « Don’t be a glasshole », qui encourageait les utilisateurs de Glass à se comporter correctement en société, en est la preuve. Mais cette fois, Google ne s’adresse pas aux Glass Explorers, mais aux autres, à ceux qui n’ont pas encore adopté les Glass, à ceux qui constituent la masse énorme des potentiels clients et détracteurs.

Dix points et beaucoup de vie privée

En s’attaquant aux idées préconçues sur les Glass, Google essaie de leur donner une respectabilité plus conventionnelle, en les éloignant de l’image de produits pour geek ou d’espion porté sur le bout du nez. Sur dix points, cinq sont consacrés aux inquiétudes touchant à la vie privée : Non, les « Glass ne fonctionnent pas toujours et n’enregistrent pas tout ». Non, les « Glass n’intègrent pas de technologie de reconnaissance faciale (et autres choses louches) » ou encore, non, « les Glass ne sont pas l’appareil de surveillance parfait ». « Soyons honnête : si quelqu’un veut vous enregistrez secrètement, il y a de bien meilleurs caméras sur le marché que celle que vous portez bien en évidence sur votre visage », justifie patiemment le post… Le ton est ironique, pédagogue et complice. Parfois, un rien condescendant. Il se veut en tout cas rassurant : « nous approuvons manuellement toutes les applications qui font leur apparition » sur le MyGlass store, explique ainsi le point 5. Faisant ainsi écho à une actualité toute récente, la découverte du premier spyware pour les Glass, mis au point par des étudiants chercheurs.

Un effort sur le long terme

Google a du pain sur la planche pour éduquer ce monde qu’il a divisé en deux. Ceux qui ont des Glass et ne doivent pas devenir des goujats et ceux qui n’en ont pas et ne doivent devenir des « Glass haters ». D’ici la sortie des lunettes, il faudra bien plus que quelques posts sur Google+ et quelques comparaisons historiques avec les premiers appareils photos qui, au 19e siècle, étaient bannis de certains parcs et lieux publics. C’est le prix à payer quand on introduit une technologie disruptive, autant dans les usages que dans la sphère privée…

A lire aussi :
Google dévoile Android Wear, un système d’exploitation pour les wearables
– 18/03/2014
Un porteur de Google Glass interpellé dans un cinéma aux Etats-Unis
– 22/01/2014

Sources :
Post de Robert Scoble sur Google+

Post de Google

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Pierre Fontaine