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Gates, Rockefeller, même histoire?

Le juge Jackson compare Microsoft à la Standard Oil.

Microsoft est resté discret sur les négociations menées avec la justice américaine ces dernières semaines. Ont-elles échoué ? Toujours est-il que, le mardi 23 février, les débats portaient sur les précédents grands procès pour abus de position dominante, sur leurs conséquences, et leurs similitudes avec le cas Microsoft. Pour la cour, le monopole de l’éditeur est identique à celui que la Standard Oil Company de John D. Rockefeller avait mis en place au début du siècle. A l’époque, le procès avait conduit à l’éclatement de la compagnie pétrolière en de multiples entités.

Un monopole à l’ancienne

Pire, pour le gouvernement s’exprimant par la voix du juge Jackson, “il est tout simplement inimaginable” de ne pouvoir trouver une violation de la loi antitrust par Microsoft. A quoi l’éditeur, représenté par John Warden, répond qu’il est impossible de voir de quelle manière la société peut être considérée comme coupable. “Beaucoup de rien n’ajoute pas grand-chose à du vide”, a-t-il déclaré. Et de reprendre les arguments connus sur l’industrie informatique et les changements de donne rapides dans ce domaine d’extrême compétitivité. Pour la cour, il n’y a pas d’ambiguïté, Microsoft est un monopole à l’ancienne revêtu d’habits high-tech. La cour rappelle aussi que le procès ne porte pas tant sur la compétition que sur la façon de la mener. Ce débat, un des derniers avant le verdict prévu en mars, laisse augurer une issue peu favorable à Microsoft.Comparer Bill Gates à John D. Rockefeller peut sembler excessif. Ce dernier avait verrouillé sa suprématie sur les hydrocarbures en s’appropriant les moyens de les acheminer. La comparaison traduit l’exaspération du gouvernement du plus grand pays libéral devant les pratiques
unfair
de certains des représentants les plus performants de ces industries de pointe.

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Fabrice Frossard