Les bugs s’accumulent depuis que les premiers utilisateurs ont reçu leur Freebox Delta. Désactivation des micros du Player, télécommande qui se bloque, plantage de la télévision lors d’un changement rapide de chaînes, impossibilité de programmer un enregistrement… Free a ouvert un bug tracker pour faire remonter les signalements. Parmi les sujets récurrents, il y a le dysfonctionnement de l’agrégation ADSL/4G.
Rappelons que la Freebox Delta promet de cumuler le débit de l’ADSL et de la 4G pour booster la vitesse de sa connexion Internet lorsque l’on ne dispose pas de la fibre. Les débits théoriques maximum seraient de 200 Mbit/s en download et de 60 Mbit/s en upload, d’après les informations fournies par le FAI. Free se réserve le droit de limiter la consommation de données à 250 Go de data en cas de saturation. Et la diffusion du flux TV ne profite pas de la 4G contrairement aux applications Netflix et TV by Canal.
Déconnexions et débit non boosté
Le problème, c’est que de nombreux utilisateurs ayant opté pour cette agrégation ADSL/4G se plaignent d’être déconnectés de façon intempestive et aléatoire. Ils doivent alors désactiver la 4G pour être en mesure de se connecter de nouveau à Internet. « Lorsque la 4G est active, je perds la navigation en Ethernet puis les appareils wifi la perdent aussi quelques minutes après. Il faut couper la 4G et tout redevient normal », témoigne ainsi Ludovic.
D’autres ne constatent aucun gain de débit. « Très bon débit en 4G depuis un iPad (entre 60 et 150 selon les heures), mais mon débit via la box reste à 10 Mbit/s, soit le débit de la connexion ADSL standard » souligne Sébastien. Enfin, certains internautes ne sont jamais parvenus à connecter leur box en 4G, même lorsqu’une antenne mobile Free se trouve à proximité. « Le modem 4G est toujours en recherche de signal malgré la présence d’une antenne 4G Free à 1km », signale un internaute habitant la Haute-Savoie.
Les forums fourmillent de conseils pour solutionner ces problèmes et de thèses sur leur origine. Mais tout cela ne restera que supputation tant que Free n’aura pas détaillé sa technologie. Il n’a pas répondu à notre sollicitation sur le sujet. Lors du lancement, il nous affirmait avoir choisi une solution coréenne utilisée par des opérateurs américains. Il n’a donc ni retenu la technologie logicielle MPTCP de la société belge Tessares, ni les routeurs hybrides Huawei utilisés par Deutsch Telekom et basés sur le protocole GRE (Generic Routing Encapsulation).
La 4G n’est pas utilisée systématiquement
Une chose est sûre : la technologie de Free ne sollicite pas systématiquement la 4G. Et cela n’est probablement pas clair pour beaucoup d’abonnés qui ont opté pour cette formule en croyant doper leur débit à coup sûr. Xavier Niel avait apporté des précisions lors de différentes interviews accordés au lancement de la Freebox Delta. Lors de notre 01live spécial, il a ainsi affirmé : « On n’a pas peur de saturer le réseau parce que c’est créé de manière intelligente. On utilise d’abord l’ADSL, puis après la 4G. Vous pouvez vous retrouvez avec 1 Mbit/s en ADSL et 199 Mbit/s en 4G pour aboutir à 200 Mbit/s au total. Il y a moins de risques de saturation que dans une solution toute 4G ». Ce que le fondateur de Free décrit là, c’est du load balancing, un ensemble de techniques permettant de bien répartir la charge de trafic. La Freebox Delta ne sollicite la 4G que lorsque l’ADSL se trouve surchargé. Cela explique que des utilisateurs ne constatent pas de gain de débit : ils restent effectivement en ADSL tant qu’aucun pic n’est enregistré. Reste toutefois le mystère de ces brusques déconnexions qui demeure entier. On attend donc les explications de Free à ce sujet.
Voir le 01live spécial consacré à la sortie de la Freebox Delta avec Xavier Niel :
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