L’an dernier, France Télécom a raté son entrée en Allemagne. On se souvient, en effet, que le rachat de E-Plus MobilFunk, annoncé en octobre 1999, avait été bloqué par BellSouth le mois suivant. La transaction, d’un montant de 7,4 milliards d’euros, qui aurait donné à France Télécom 60 % des parts de E-Plus, n’avait pu avoir lieu. L’opérateur français parvient aujourd’hui à franchir le Rhin en prenant 28,5 % de MobilCom, pour 3,74 milliards d’euros. L’opération s’effectuera par apport de capitaux, à l’occasion de l’émission de 18,6 millions de nouvelles actions MobilCom. Selon France Télécom, la valeur de l’opérateur allemand serait de 9,47 milliards d’euros avant cette injection de capitaux. Le français ne sera pourtant pas majoritaire, puisque le fondateur et PDG de MobilCom, Gerhard Schmid, reste détenteur de 40 % du capital, et conservera sa fonction. Selon les termes du contrat, cette situation ne devrait pas évoluer avant 2003, date à laquelle France Télécom aura le droit de racheter ses actions à Gerhard Schmid.
2 millions de clients mobiles
MobilCom a réalisé 2,4 milliards de marks (12,4 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 1999 (en hausse de 66 %), pour 244 millions de marks (124,7 millions d’euros) de bénéfices. Présente dans la téléphonie filaire, mobile et sur Internet (avec freenet. de), l’entreprise recense 2 millions de clients mobiles et 700 000 abonnés fixes. Elle détient donc environ 8 % des parts du marché de la téléphonie mobile germanique. La première déclaration commune des deux entreprises précise leur volonté de présenter un dossier de candidature pour l’obtention d’une des quatre ou six licences UMTS (Universal Mobile Telecommunications Systems, le mobile à haut débit de troisième génération) qui seront attribuées cet été en Allemagne. MobilCom entrera aussi dans le développement du réseau paneuropéen European Backbone Network, qui devrait relier 250 villes en 2001.À défaut des 3,7 millions d’abonnés mobiles de E-plus et d’un contrôle total de l’entreprise, France Télécom obtient une participation dans MobilCom et récupère ses 2 millions de clients GSM. L’opération lui revient moins cher, et lui permet d’assurer sa présence sur le marché allemand, aujourd’hui le plus important d’Europe. Il concurrence aussi Deutsche Telekom, qui tente la même action en France.
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