La 2G, vieille de plus de 20 ans, n’a pas perdu de son importance. En 2024, alors que ses jours sont comptés, elle se retrouve au cœur des négociations entre Bruxelles, les opérateurs téléphoniques et les constructeurs automobiles.
En cause : un arrêt programmé qui viendrait mettre à mal un dispositif d’appel d’urgence rendu obligatoire en voiture depuis 2018. L’industrie automobile dit ne pas avoir eu le choix, et même si le retrait du réseau était pressenti, Bruxelles aurait mis trop de temps pour valider à temps les normes 4G pour que les voitures puissent embarquer des systèmes reposant sur ce réseau-là.
Ainsi, 36 millions de véhicules rien qu’en Europe sont concernés. Leur système, plus connu sous le nom de eCall, est en voie de ne plus pouvoir utiliser la couverture 2G, qui disparaîtra. En France, tout est une question de mois alors que l’arrêt est prévu l’an prochain. Celui qui est une réalité dans une soixantaine de pays a déjà débuté son retrait, alors que les infrastructures pour le garder en activité furent jugées coûteuses et énergivores.
Malgré tout, l’année dernière encore, l’industrie automobile n’a pas ralenti la cadence ou cherché une alternative et de nouveaux véhicules arrivent sur le marché avec un système eCall uniquement compatible avec la 2G et la 3G.
L’importance de la 2G et de la 3G pour le dispositif eCall
Le problème est que même la 3G disparaîtra à terme, et dans un délai qui représente un risque pour tous les constructeurs. En France par exemple, après la 2G, l’opérateur Orange dit qu’il mettra fin à la maintenance des infrastructures 3G pour 2028, et un arrêt complet pour 2030.
Comment feront les constructeurs ? Des campagnes de rappel massives pourraient arriver pour changer ces systèmes d’appel d’urgence qui ne font pas que mettre en contact le conducteur avec les centres d’appel d’urgence. En cas d’accident, le système eCall fonctionne tout seul et partage en plus de l’appel des données de géolocalisation et des données de conduite, pour avertir au mieux les secours.
Du côté de la Fédération française des télécoms (FFT), on rappelle que le sujet a été largement évoqué par le passé, et que les acteurs de l’industrie automobile ont eu le temps d’être interpellés sur le sujet. L’arrêt de la 2G et de la 3G est déjà effectif aux États-Unis, tout comme au Japon ou en Corée du Sud.
« En France, la couverture 3G est bien plus élevée que celle de la 2G, la transition sera donc plus longue afin de permettre aux utilisateurs de pouvoir migrer vers les réseaux 4G et 5G en douceur. Le Réseau 2G sera arrêté le 31 décembre 2025, celui de la 3G le 31 décembre 2028 », écrivait Orange sur son site.
La Commission européenne a, selon La Tribune, mandaté un cabinet d’étude pour enquêter sur l’importance du réseau 2G sur le fonctionnement de l’appel d’urgence des voitures, et les répercutions possibles. Celui-ci aurait confirmé les risques et appuyé la position des constructeurs, à retarder le retrait du réseau. Ensuite, Bruxelles aurait contacté les 27 États membres pour connaître leur avis.
À ce sujet, le ministère de l’Économie et des Finances et Direction générale des entreprises (DGE) auraient répondu que la France « n’a pas encore de position arbitrée » sur le sujet.
Des fréquences 2G pour la 5G
À la Commission européenne comme au sein des gouvernements, on se mord les doigts à l’idée de forcer le maintien d’une technologie, dans un contexte où les opérateurs ont besoin de se couvrir de leurs dépenses dans la 5G et de la hausse des prix de l’énergie.
Une telle opération serait sans précédent d’ailleurs, d’autant plus que les fréquences du réseau 2G ont déjà vocation à servir à être récupérées par le réseau 5G afin d’améliorer sa couverture. À terme, ce n’est qu’avec la 5G que les constructeurs automobiles pourront faire évoluer leurs capacités dans l’Internet des objets d’ailleurs.
Alors pour couvrir la fin de la 2G, l’Union européenne reprendra certainement son projet d’appel d’urgence nouvelle génération, qui pourrait devenir obligatoire à partir du 1er janvier 2027. À voir comment évoluera la position de l’industrie automobile, préoccupée pour l’heure à dire qu’il « n’est pas de la responsabilité des constructeurs automobiles de proposer des solutions », plaidait la Plateforme automobile (PFA), principal syndicat automobile des constructeurs français.
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Les opérateurs poussent la 5G pour développer l’IoT alors que l’IoT est une aberration écologique et sociétale : même si la 5G consomme moins que la 2G son développement en multipliant les besoins augmente l’empreinte carbone du numérique qui est déjà équivalente globalement à celle de l’aviation.
Une aberration sociétale parce que vouloir toujours automatiser plus de processus c’est se rendre toujours plus dépendant, c’est aussi devenir de plus en plus fragile et moins tolérant aux pannes, aux sabotages et piratages.
Ou comment créer de l’obsolecence. Les opérateurs ont tout interet a renforcer leurs partenariats avec les constructeurs de smartphone et dans ce cadre il semble que des tonnes d’appareils vont devenirs inutilisables. Pret pour l’enfouissement de tonnes de dechets electroniques sous couvert de progrès ?
Et je ne parle meme pas des zones blanches qui vont se creer suite a ça.
L’Europe devrait forcer les opérateurs a couvrir chaque cm2 du territoire, sinon beaucoup d’appels d’urgence ne passeront plus.