Le code informatique d’un programme est-il moins important que celui ou celle qui le rédige ? Le Wall Street Journal a appris l’existence d’une étude menée l’année dernière par un employé de Facebook qui n’a fait que confirmer les soupçons de certaines développeuses informatiques travaillant dans l’entreprise: le code écrit par des femmes serait l’objet d’une plus grande suspicion et serait plus souvent refusé.
Chez Facebook, lorsqu’un développeur apporte des modifications à un programme en écrivant de nouvelles lignes de code informatique, ses ajouts sont vérifiés par des pairs, afin de repérer d’éventuels bugs ou erreurs. D’après l’étude de l’employé, les femmes voient leur code rejeté 35% plus souvent que les hommes lors de cette étape de vérification. Elles doivent aussi attendre 3,9% plus longtemps que leurs collègues masculins, et sont sujettes à 8,2% de commentaires et questions supplémentaires.
L’explication: une autre discrimination
Facebook a rejeté ces conclusions dans une contre-étude, publiée en interne en octobre. Selon l’entreprise, l’analyse de son employé n’a pas pris en compte le grade des développeurs.
Ainsi, ce ne serait pas simplement les femmes, mais tous les programmeurs situés à des rangs assez bas, qui voient leurs modifications souvent rejetées. Or peu de femmes occupent les rangs supérieurs chez Facebook. C’est donc une autre discrimination qui expliquerait la situation actuelle.
Un secteur d’hommes blancs et asiatiques
La place des femmes et des minorités dans les entreprises technologiques est un sujet sensible aux Etats-Unis. La prospérité de ce secteur porteur d’emplois et de croissance profite surtout à des hommes blanc et asiatiques, tandis que les femmes, les noirs ou les latinos sont sous-représentés par rapport à leurs poids dans la démographie américaine.
Les entreprises ne sont cependant pas entièrement responsables du problème, qui se situe aussi en amont: les universités qui forment ces ingénieurs informatiques connaissent le même manque de diversité parmi leurs élèves.
La plupart des grandes entreprises high-tech reconnaissent le problème et publient des rapports de diversité depuis quelques années. Pour l’instant, on constate très peu de progrès. Ainsi, seuls 17% des postes technologiques chez Facebook (dans le monde entier) sont occupés par des femmes, selon son dernier rapport de diversité publié en 2016.
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