De la gestion des échanges entre applications à celle des processus, les outils d’EAI veulent tout régenter. Reste aux fournisseurs à affiner leur offre… et à séduire des entreprises encore frileuses.
Longtemps cantonné au domaine de la GED (gestion électronique de documents) le workflow, ou gestion des flux opérationnels, avait jusqu’à présent pour objectif de faciliter la circulation des documents en respectant les processus définis par les entreprises : une forme d’industrialisation de la gestion des flux permettant l’intervention humaine pour la validation ou l’enrichissement à chacune des étapes de ce processus. Les workflows couplés aux EAI ont, eux, vocation à traiter plus particulièrement les échanges entre applications à l’aide d’automates réagissant à des événements.
Le couplage du workflow et de l’EAI est loin d’être mature
Les logiciels d’EAI avec un système de workflow embarqué ouvrent ainsi la gestion automatisée des processus à d’autres domaines applicatifs, tels que la gestion commerciale ou la gestion des stocks, par exemple. “Ces outils d’EAI sont essentiellement optimisés pour échanger des données et des messages formatés entre diverses applications plutôt que des documents non structurés ou des formulaires entre utilisateurs. La véritable valeur ajoutée de ces systèmes réside dans leur intégration à l’application”, explique Catherine Nogier, responsable d’activité chez Unilog. S’ils reposent sur les mêmes principes et mécanismes que les logiciels de workflow de production classiques, les workflow couplés aux EAI sont cependant encore loin d’avoir atteint leur pleine maturité. Les fournisseurs finissent à peine de construire leur offre et les entreprises utilisatrices en sont encore au stade de l’observation… Même si, sur le papier, les avantages de la convergence des logiciels de middleware et de workflow sont évidents. Comme l’explique Pierre Pezziardi directeur technique chez Octo Technology : “Les entreprises ont déjà du mal à s’attaquer à la refonte des échanges entre applications, alors il faudra encore attendre pour procéder à celle des processus, qui est d’une tout autre complexité.”