Il y a deux ans, les cabinets d’analyses prévoyaient que les start up régneraient sur la nouvelle économie, déstabilisant les acteurs établis et redessinant un paysage économique digne du nouveau monde.
Force est de constater que les millions d’entreprises européennes existantes n’ont pas dit leur dernier mot ! Carrefour, PPR, Air France ou Valmary, etc. : la résistance s’est vivement organisée, et les grands succès d’aujourd’hui ne sont plus uniquement réservés aux jeunes pousses. Ces dernières ont initié le mouvement, proposé de nouveaux modèles d’organisation et de revenus, validé les technologies. Bref, préparé l’ère de l’e-business. Et les patrons des entreprises ” traditionnelles ” ont laissé les ” nouveaux conquérants ” défricher le terrain à leur place. A l’énergie de la jeunesse la créativité, à l’expérience les retombées bien réelles. Les click and mortar passent aujourd’hui à l’offensive et pourraient bien être, en fin de compte, les grandes gagnantes de la Net économie. Valmary n’est peut-être pas aussi connu que Boo. Mais, alors qu’elle gagne de l’argent, autofinance son développement et fidélise ses internautes, Boo dépose son bilan après quelques mois d’activité et des centaines de millions de francs investis. D’un côté des revenus biens réels, de l’autre une marque dont on se souviendra comme étant la première faillite de start up en Europe.
C’est que la nouvelle économie prend ses marques. Après les remous d’une naissance nécessairement chaotique, les éléments se mettent en place. Rôle des acteurs, modèles économiques, mythes et réalités : le schéma global devient plus net. A l’euphorie des premiers temps, la seconde vague des entrepreneurs du Net préfère désormais la prudence et le réalisme.
De leur côté, les entreprises traditionnelles ont mûri leur réflexion Internet et oublié les stéréotypes : la ” boutique magique ” ne fonctionnera jamais si elle n’apporte pas de valeur ajoutée supplémentaire. Répondre aux besoins non adressés de chaque individu, voilà la clé du succès sur Internet. Seulement, ce processus de création de valeur requiert tout autant des compétences traditionnelles qu’une parfaite maîtrise du vecteur Internet. Qui, des dotcom ou des click and mortar, remportera la bataille du Web ? Assurément ceux qui sauront s’allier pour dynamiser leur entreprise engourdie et apporter de la maturité aux jeunes structures. Car, à long terme, l’économie aime l’équilibre.(*) Click and mortar : entreprise traditionnelle qui crée de nouveaux services sur Internet ou adopte un fonctionnement fondé sur le Net.
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