Parler de son travail sur Facebook n’est pas une raison pour être licenciée. Même si le statut relève d’un mouvement d’humeur. De fait, une employée d’une banque danoise, licenciée après avoir insulté ses clients sur son compte Facebook, a gagné son procès contre son ancien employeur, a annoncé le 10 septembre 2013 le syndicat qui la représentait.
Submergée par les demandes de dernière minute le 28 décembre, dernier jour ouvrable de l’année au Danemark, la salariée était allée s’épancher sur le réseau social. « En vacances! Allez en enfer, vous qui vous souvenez de placer votre argent sur les comptes d’épargne des enfants et les comptes retraites le dernier jour ouvrable de l’année ! Il y a 364 p…s d’autres jours dans l’année où vous pouvez appeler pour ça » avait-elle écrit sur son compte.
Un collègue avait pris une capture d’écran de son statut et l’avait montré à leur employeur le 3 janvier. La râleuse avait alors été immédiatement licenciée. Un tribunal d’arbitrage a conclu qu’un avertissement aurait suffi, et a condamné la banque à lui verser presque huit mois de salaire.
Une sanction disproportionnée ?
La femme s’est rendu compte qu’elle avait commis une faute mais a estimé que la sanction était disproportionnée. Elle a reconnu mettre rarement à jour ses statuts sur Facebook depuis la perte de son emploi. « Si on peut seulement écrire que c’est une agréable journée ou que ses enfants sont beaux, alors ça n’a pas de sens », a-t-elle dit, citée par le syndicat.
« Cette affaire m’a appris qu’on a beau essayer de rendre son profil le plus privé possible, on ne peut pas se protéger contre ceux qui le mettent dans le domaine public, a-t-elle ajouté. J’avais clairement laissé quelqu’un qui n’aurait pas dû être là. »
En France aussi, dénigrer son entreprise ou son patron peut mener au licenciement. Mais des injures véhiculées sur Facebook, ne sont pas considérées comme publiques si tant est que le compte ne soit suivi que par un petit nombre de personnes a estimé en avril dernier la Cour de cassation. Et la différence est de taille ! Les injures publiques sont passibles de 12 000 euros d’amende, voire 45 000 euros assortis de prison si elles sont aggravées. L’auteur d’une injure non publique écope d’une simple contravention de première classe, soit une amende de 38 euros.
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