Pierre Arditi, Juliette Gréco, Maxime Le Forestier, Bernard Murat, Michel Piccoli, tous ces grands noms de la chanson, du théâtre, du cinéma, ont décidé de se mobiliser en faveur du projet de loi Création et Internet (Hadopi). Et par ricochet, déplorent la posture politique résolument prise par le Parti socialiste dans ce débat.
Dans une lettre adressée à la première secrétaire du PS, Martine Aubry, et publiée aujourd’hui dans Le Monde, ils dressent un état des lieux attristé de leurs rapports avec la gauche parlementaire. « En faisant échec au vote de cette loi [le projet de loi Création et Internet, rejeté le 9 avril dernier, NDLR] à l’Assemblée, vous nous avez adressé un message de rupture. Par la présente, nous en accusons réception. Vous avez perdu notre soutien […] vous avez également perdu votre âme », expliquent, un brin amers et désenchantés, les signataires. Avant de mettre en garde le PS sur ce qui relève clairement, à les lire, d’une méprise politique.
« Le droit d’auteur est un droit de l’homme »
« Souvenez-vous en : le droit d’auteur est un droit de l’homme. Ce n’est pas parce que les PDG des nouvelles multinationales portent des jeans et des tee-shirts que leur âpreté et leur cupidité est moindre. Pour être cool en apparence, le capitalisme numérique n’en est pas moins sauvagement prédateur ! » Une référence à peine voilée à Google, à Apple et par extension aux (faux ?) prophètes de la Silicon Valley. Sans oublier, certainement, tous les grands noms des télécoms qui, depuis des années, par leur promotion du haut-débit et de ses pratiques, sont régulièrement accusés de s’enrichir sur le dos de la création et de la culture.
Pour le PS, en tout cas, et à moins d’un revirement de dernière minute, on peut légitimement penser que lors de la prochaine élection présidentielle, il est des comités de soutien qui seront difficiles à constituer.
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