Il y a dix ans, Bumble naissait d’une femme, Whitney Wolfe Herd, lassée du modèle de Tinder qu’elle cofondait elle-même deux ans plus tôt, en 2012. L’application de rencontre est rapidement devenue l’une des plus populaires, en exigeant de faire du modèle gratuit des applications de rencontre un espace où les femmes auraient le pouvoir sur les hommes de décider ou non de commencer une conversation.
En s’attirant un franc succès, l’entreprise entrait en Bourse en février 2021. Problème ? Elle a perdu plus de 91 % de sa valeur depuis, avec pour la première fois une capitalisation sous le milliard de dollars.
En 2024, la situation est de plus en plus tendue. Le modèle de l’application ne fonctionne plus comme il pouvait fonctionner auparavant, et par souci économique, un tiers des salariés a été licencié fin février. Chez Match Group, le propriétaire de Tinder (qui possède aussi OkCupid et Hinge), c’est le septième trimestre consécutif de baisse du nombre d’utilisateurs payants. Un déclin de plus en plus problématique pour le secteur.
Selon Sensor Tower, les chiffres sont encore très hauts, mais ils sont loin d’être au même niveau qu’il y a trois ans. Par exemple, seulement 137 millions de personnes en Asie utiliseraient une application de rencontre au moins une fois par mois, contre 154 millions en 2021. Dans le monde, elles auraient été téléchargées 237 millions de fois en 2023, contre 287 millions de fois en 2020.
Quant aux chiffres d’affaires de Bumble et Tinder, ils n’auraient augmenté que de 3 et 4 % respectivement, en glissement annuel. Sur l’ensemble de l’année, Bumble ne table que sur une croissance de 1 à 2 %. Le fruit d’un manque de plus en plus prononcé d’utilisateurs prêts à payer l’un des abonnements proposés par ces applications.
Bumble s’attire un tollé avec une publicité problématique
Pour couronner le tout, Bumble s’est récemment attiré un tollé avec une publicité. Dans celle-ci, l’application de rencontre mettait en scène une femme cherchant à se convaincre que le célibat était préférable. Pour s’éviter une quelconque tentation, elle décidait de partir dans un couvent. Mais sur place, elle fit la rencontre du jardinier. Sur les réseaux sociaux, l’avalanche de critiques ne s’est pas fait attendre.
Lainey Molnar, une personnalité publique aux plus de 990 000 abonnés sur Instagram, qualifiait le spot publicitaire de la « bêtise de Bumble ». Elle commentait : « il semble que les limites imposées par les femmes à notre autonomie corporelle soient si menaçantes pour le concept même des rencontres qu’elles doivent installer des panneaux d’affichage pour nous en empêcher ». Très vite, Bumble avait dû se rendre à l’évidence, à savoir : supprimer la publicité et présenter des excuses.
En un rien de temps, l’action Bumble a perdu 30 % en Bourse, et la boule de neige médiatique a grossi, avec des célébrités comme Khloé Kardashian, Lenny Kravitz, Julia Fox, Kate Hudson et Tiffany Haddish, qui ont décidé de prendre la parole et dénoncer la pression de ces sociétés pour imposer la rencontre. La situation est d’autant plus complexe que les rencontres n’ont jamais été aussi faibles dans certains pays sous l’ère des réseaux sociaux, et que la rencontre physique fait aussi son grand retour, pour de nombreuses personnes désabusées du dating en ligne.
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Source : The Guardian
Alors, il faut comprendre aussi que le départ de nombreuses femmes des plateformes de rencontre est simplement dû à des hommes (une minorité) qui sont misogynes et qui en irl se fichent du consentement.
Pourriez-vous nous fournir un lien vers la source de cette information ?
@ Boblemon
Surtout, lorsqu’on sait que plus des 3/4 des hommes sont en fait déjà en couple.
Cela peut paraître accessoire mais n’est pas forcément ce qui attire la majorité des femmes, d’où leur désaffection.