Google devra sans doute revoir sa copie. La Commission européenne demandera « vraisemblablement » au géant du web d’améliorer ses propositions pour remédier aux entraves à la concurrence dont il est soupçonné, a indiqué mardi le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia. « Nous analysons les propositions que Google nous a soumises. Nous sommes dans la phase de tests de marché », dans laquelle les plaignants et les concurrents de Google en général sont appelés à se prononcer sur les remèdes proposés, a-t-il rappelé devant la commission économique du Parlement européen. Cette phase de tests de marché devait normalement se conclure lundi, soit au bout d’un mois, « mais à la demande de certains participants, nous avons décidé de la prolonger d’un mois », jusqu’à fin juin.
Encore des mois de procédures
Ensuite, « nous allons procéder à l’analyse des réponses, et nous demanderons à Google vraisemblablement d’améliorer encore ses propositions », a-t-il dit. Si, à l’issue de cette procédure, « Google nous transmet des propositions de nature à remédier au problème, nous pourrons prendre une décision transformant ces remèdes en engagements juridiquement contraignants ». Si à l’inverse « les négociations ne débouchent pas sur des conclusions positives, nous devrons à ce moment-là présenter des griefs » au géant américain, a-t-il poursuivi.
Mais, a ajouté M. Almunia, « j’espère que nous trouverons une solution positive, ce qui signifierait que d’ici à la fin de l’année, le problème des activités de recherche serait résolu ». M. Almunia avait récemment dit souhaiter clore le dossier « après les vacances d’été ». Le géant américain est notamment soupçonné de mettre en avant, dans ses liens, ses propres moteurs de recherche verticale, c’est-à-dire spécialistes de domaines précis comme les voyages ou les restaurants, afin de leur assurer un traitement préférentiel par rapport aux autres moteurs de recherche spécialisés.
Rien de nouveau sous le soleil, selon les concurrents
Parmi les solutions proposées pour une durée de cinq ans, Google prévoit de labelliser les liens vers ses propres services de recherche spécialisés faisant l’objet d’un traitement préférentiel. Google propose de mettre en évidence ces liens préférentiels par une signalétique claire, par exemple un cadre, et d’afficher des liens vers trois services spécialisés concurrents à proximité de ses propres services et de façon clairement visible par les utilisateurs. Les remèdes concernent aussi d’autres sources de préoccupation de la Commission européenne, notamment concernant l’utilisation par Google de contenu de sites appartenant à des tiers, y compris des médias, sans leur autorisation.
Les acteurs français concernés par l’enquête de la Commission européenne sur Google, dont Leguide.com, SolLocal, Kelkoo, la Fnac et Carrefour, ont exprimé récemment leur mécontentement sur les propositions de Google et ont fait part de leurs préoccupations à la ministre chargée de l’Economie numérique, Fleur Pellerin. Selon une source proche des plaignants interrogée par l’AFP, avec ses remèdes, « Google ne fait que proposer des pratiques qu’il applique déjà ». L’enquête de la Commission européenne concernant Google a été ouverte en novembre 2010 à la suite de plusieurs plaintes, dont une émanait du portail internet Ciao, racheté par Microsoft en 2008. Microsoft s’est joint à la plainte en 2011.
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